40% des répondants d’un sondage international disent oui au véhicule électrique
Un sondage mené par un institut britannique auprès de 43 000 personnes réparties dans 52 pays confirme l’intérêt croissant pour la mobilité électrique. 40% des répondants se disent en effet prêts à investir dans un véhicule propre dans les cinq prochaines années, avec toutefois quelques disparités entre pays. Résultats complets.
De plus en plus sensibles à la levée de freins techniques, à la multiplication des programmes d’aides à l’achat ou encore à la mauvaise qualité de l’air qu’ils respirent, les citoyens du monde posent un regard de plus en plus bienveillant sur le véhicule électrique.
Visible dans de nombreuses enquêtes nationales d’opinion, cette progression de la cote de popularité de la technologie est le principal enseignement du premier sondage international réalisé sur le sujet par l’institut allemand Dalia. Au total, plus de 43 000 personnes originaires de 52 pays ont été interrogées.
Une popularité du véhicule électrique globalement croissante avec une tendance plus marquée dans les pays asiatiques et orientaux
Premier enseignement majeur de cette enquête : chez l’ensemble des sondés, le véhicule électrique apparaît de plus en plus clairement comme une alternative à son homologue thermique : 40% d’entre eux se disent en effet prêts à faire l’acquisition d’un modèle propre dans les cinq prochaines années.
Cette moyenne mondiale cache toutefois d’importantes disparités régionales, avec des chiffres relativement timides pour l’Europe et l’Amérique qui ne déclarent respectivement que 34 et 38% d’intentions moyennes d’achat. Dans 12 pays européens sur 17 et 7 pays américains sur 10, les résultats sont particulièrement décevants avec des scores parfois très en dessous de la moyenne mondiale : états-uniens (31%) et surtout allemands (22%) ne semblent pas sur la même ligne que leurs constructeurs, qui pour leur part se sont bien mis à l’électrique. Seuls les Norvégiens (53%) et les Suisses (52%) tirent nettement leur épingle du jeu.
Ce n’est qu’en mettant le cap à l’Est que la tendance s’inverse : l’Orient (46%) et surtout l’Asie (49%) se montrent beaucoup plus électro-compatibles. 3 pays orientaux interrogés sur 4 et 11 pays asiatiques sur 15 se montrent très enthousiastes, avec un net avantage aux États les plus méridionaux comme Hong Kong (64%) ou le Viet-nâm (66%) qui affiche le score mondial le plus élevé. Concernée par la pollution de l’air, la Chine n’est pas en reste (58%), alors que l’Australie (34%), la Russie (27%) et – plus surprenant – le Japon (16%, plus mauvaise intention d’achat mondiale) restent en retrait.
Un attrait inégal qui affecte mécaniquement la valeur potentiellement attribuée à un véhicule électrique
En dépit de quelques anomalies très localisées, la logique guidant le prix d’achat moyen fixé par les sondés suit plutôt celle structurant l’intention d’achat : en clair, plus un pays désire le véhicule électrique, plus il est prêt à payer pour en avoir un… et inversement !
Dans 11 États européens sur 17 et 9 États américains sur 10, il n’est pas question de dépenser plus que la moyenne mondiale de 22 879 € mais plutôt moins, et aussi étonnant que cela puisse paraître, même si cela vient contredire les situations économiques nationales. En dépensant 20 304 €, un Français se montrera ainsi plus prudent qu’un Portugais (21 700 €) ou même un Espagnol (20 636 €). La situation est plus particulière dans les pays nordiques, où les sondés convaincus sont rares (27% en Suède, 29% au Danemark) mais prêts à davantage payer pour rouler sans polluer (respectivement 28 176 € et 27 765 €).
L’aspect financer permet cependant à l’Asie de se distinguer une nouvelle fois : en donnant au véhicule propre un prix de 23 078 €, elle se place comme seule région du monde prête à dépenser plus que la moyenne mondiale. De manière surprenante, c’est dans les pays où l’électrique est le plus inaccessible qu’il est le plus valorisé : un Thaïlandais dépensera ainsi 25 631 € pour se procurer un modèle propre, un Chinois 28 808 € et un Vietnamien 31 876 €.
Tesla, emblème planétaire de l’électrique roulant
Bien qu’encourageante, la popularité du véhicule électrique dispose encore d’une grande marge de progression, et pour cause : cher à la base, il est même perçu comme un objet de luxe. Dans 28 États sur 49, c’est la marque Tesla qui évoque le plus la rupture avec la technologie thermique. Certes, 7 pays américains sur 10 suivent cette tendance, mais ils sont généralement moins ou à peine autant informés que la population mondiale dans son ensemble (30%), et ce même dans la patrie du constructeur (31% des sondés citent en premier la marque).
Malgré la forte concentration régionale de constructeurs convertis à l’électromobilité, l’Europe est pourtant elle-aussi acquise à l’entreprise d’Elon Musk : dans 16 pays sur 17, les sondés la citent prioritairement et beaucoup plus fréquemment que dans le reste du monde (70% en Norvège ou encore 50% aux Pays-Bas), et c’est seulement en France que ces derniers la relèguent à la seconde position… derrière la marque au losange Renault (46%), qui arrive également en tête en Colombie (24%).
En revanche, Tesla n’a semble-t-il pas (encore ?) convaincu l’Afrique, seule région du monde à nommer d’abord des constructeurs allemands : Mercedes au Maghreb (27% en Algérie et 28% au Maroc) et BMW en Égypte (27%). Les asiatiques ont quant à eux davantage fait corps avec leurs fleurons : sur les 11 pays du monde ayant placé Toyota en pôle position, 6 se situent dans la région qui a été la seule à évoquer Honda (à 2 reprises) et Hyundai (à 1 reprise).
En fin de compte, c’est lorsque la population connaît mieux les constructeurs produisant des modèles classiques (Toyota affiche un score de 22% au niveau mondial mais de 28% au Viet-nâm et même de 37% en Thaïlande) qu’elle manifeste plus d’intérêt à la technologie.
En France, une popularité croissante pour l’électromobilité
En septembre dernier, un autre sondage réalisé cette fois-ci en France par Ipsos pour l’Avere-France et Mobivia montrait aussi un attrait grandissant pour le véhicule électrique. 80% des sondés se disaient alors prêts à changer leurs habitudes de mobilité pour améliorer la qualité de l’air, et 4 automobilistes interrogés sur 10 déclaraient que la voiture électrique répondait à leurs besoins quotidiens de mobilité.
De nombreux sondés se disaient même prêts à joindre les actes à la parole : sur les 18% d’entre eux – 6 points de plus que dans la même enquête réalisée en 2014 – qui admettaient avoir déjà testé une voiture équipée de batteries, plus de la moitié déclaraient avoir d’en acheter un.
Autre bonne nouvelle pour la filière : les trois freins alors les plus cités par les personnes interrogées – l’autonomie limitée, le prix à l’achat et le manque d’infrastructures de recharge – sont peu à peu levés. Alors que certains modèles comme la nouvelle Renault ZOE peuvent parcourir jusqu’à 400 km, les primes à l’achat et le développement du marché d’occasion les rendent de plus en plus accessibles, d’autant que le territoire français compte désormais un nombre record de plus de 18 000 points de charge.
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