Renault fixe un nouveau cap avec Drive the Future et lance sa filiale « smart grids »
Révélant les détails de son nouveau plan stratégique Drive the Future, Renault annonce une nouvelle offensive sur le segment des véhicules électriques et hybrides d’ici à 2022. Le constructeur a également lancé une nouvelle filiale baptisée « Renault Energy Services » qui investira sur les réseaux électriques intelligents ou smart grids.
« Nous étions des pionniers hier, nous sommes désormais des leaders avec plus de 500 000 véhicules électriques vendus par l’Alliance. Les véhicules électriques sont désormais devenus un contributeur de notre performance alors que les concurrents ne sont qu’au début » a déclaré Carlos Ghosn, détaillant les ambitions électriques de la marque au losange pour les 7 années à venir.
4 nouveaux véhicules 100% électriques à venirPasser de quatre à huit modèles 100 % électriques. Telle est l’ambition de Renault qui souhaite « couvrir tous les segments » tout en accélérant ses investissements en Chine où le lancement d’un modèle « low-cost » est attendu.
« Dans la première partie de notre plan, nous allons continuer d’améliorer notre offre actuelle et dans la seconde partie, nous introduirons une nouvelle génération de véhicules électriques avec une autonomie accrue » a précisé Gilles Normand, Directeur de la Division Véhicule Electrique de Renault.
Plateforme modulaire et réduction des coûtsPour le constructeur, l’avènement de l’électrique passe par une importante réduction des coûts. Pour ce faire, la marque souhaite s’appuyer sur les synergies avec les autres marques de l’Alliance pour lancer une nouvelle plateforme modulaire dédiée à l’électrique. Baptisé CMF-EV, celle-ci doit permettre de mutualiser les développements. Objectifs : réduire de 40 % les coûts de R&D et de 30 % ceux liés à la production. A terme, 80 % des modèles électriques de l’Alliance seront construits autour de cette plateforme qui pourra couvrir les segments B à D.
En parallèle, Renault compte réduire le coût des composants. Les progrès attendus dans le domaine des batteries devraient permettre de diminuer le prix des packs de 30 % tandis qu’une nouvelle génération de moteurs électriques devrait permettre de réduire de 20 % les coûts de fabrication.
TCO équivalent au thermique en 2020
Pour Renault, l’effet d’échelle attendu grâce aux synergies de l’Alliance doit à la fois permettre d’optimiser la rentabilité de sa gamme électrique mais aussi de réduire le prix de ses modèles pour le grand public.
Pour un véhicule électrique de segment B, soit le gabarit d’une Renault Zoé, le constructeur estime pouvoir atteindre le point d’équilibre en 2020, date à laquelle le coût total de possession (TCO) sur trois ans et 36 000 km sera identique à celui d’un équivalent thermique.
Cap sur les 600 km d’autonomie NEDCSur la partie technique,Renault se fixe un objectif de 600 kilomètres d’autonomie NEDC, soit 200 km de plus que l’actuelle Zoé ZE40. En autonomie réelle, l’ambition du constructeur est de parvenir à atteindre 400 km sur autoroute. Côté recharge, la prochaine génération de véhicules électriques devrait s’orienter vers des standards ultra-rapides, Renault fixant pour objectif une recharge de 230 km NEDC en 15 minutes seulement.
12 modèles électrifiésAu-delà de son offre 100 % électrique, Renault compte également développer sa gamme « électrifiée » en proposant 12 modèles à l’horizon 2022. Si la répartition n’a pas été précisée, le constructeur prévoit de s’appuyer sur la technologie hydride rechargeable développée par Mitsubishi – essentiellement pour ses modèles Premium – et recourir à des systèmes d’hybridation plus légers pour les plus petits segments.
De la mobilité électrique aux smart gridsEn annonçant la création de Renault Energy Services, sa nouvelle filiale à l’esprit « start-up », le constructeur veut intégrer le véhicule électrique dans un écosystème plus large, celui des réseaux électriques intelligents, les smart grids. Les véhicules électriques Renault, une fois connectés aux smart grids, doivent favoriser la disponibilité d’une énergie moins carbonée et moins chère. Et ceci de plusieurs manières. En développant des projets de recharge intelligente (smartcharging) :la recharge du véhicule est modulée en fonction des besoins de l’utilisateur et de l’offre d’électricité disponible sur le réseau. Mais aussi en favorisant les interactions véhicule-réseau électrique (vehicle to grid) : les véhicules, utilisés comme des unités de stockage temporaire d’énergie, pourront injecter de l’électricité dans le réseau lors des pics de consommation par exemple. Enfin, la nouvelle entité va étudier les réutilisations possibles des batteries en seconde vie dans le stockage d’énergie stationnaire. Gardant de bonnes capacités de stockage, elles pourront équiper de la maison individuelle aux immeubles de bureaux ou d’habitation, voire les points de charge de véhicules électriques.
Pour Gilles Normand,« Investir dans les smart grids est un facteur déterminant pour renforcer notre leadership en Europe sur le véhicule électrique et accélérer le changement d’échelle de cette industrie. »
Illustrations : Renault