Le pilotage des bornes est essentiel pour l’Observatoire de l’Industrie Electrique
L’Observatoire de l’Industrie Electrique (OIE), le portail économique de l’Union Française de l’Electricité (UFE), a publié une nouvelle fiche pédagogique qui insiste sur les enjeux d’une recharge intelligente et pilotée pour mieux intégrer les véhicules électriques dans le système électrique. Le développement de l’électromobilité doit satisfaire aux attentes des usagers tout en minimisant ses coûts d’intégration.
Pour l’UFE, qui représente les acteurs des industries électriques et gazières, la France doit assurer ses besoins en énergie dans le cadre d’un développement programmée de l’électromobilité. Le dimensionnement adéquat du parc de production d’énergie, le maintien de l’équilibre offre-demande en chaque instant (gestion des pics de consommation) ou encore le bon fonctionnement du système électrique (notamment avec l’intégration de la production ENR sur les réseaux), sont autant d’enjeux auxquels le pays doit répondre d’ici 2030.
Le système électrique français doit gagner en flexibilité en jouant sur les variations de production des moyens programmables, sur le stockage de l’électricité, le renforcement et l’adaptation des réseaux ou encore le développement des interconnexions avec les pays limitrophes.
Le VE, outil de flexibilité pour le système électrique
L’OIE préconise que la puissance appelée ou l’énergie consommée (dont les recharges des VE) puissent être modulées pour bien gérer la demande.
Il faut savoir que l’optimisation de la gestion du profil de charge d’ 1 million de VE peut représenter, sur le plan théorique, un enjeu de l’ordre de 1 à 2 GW !
Dans ce cadre, le développement de services de pilotage des recharges est l’un des enjeux les plus cruciaux pour l’OIE. Le pilotage permet en effet de minimiser les besoins de renforcement des réseaux, d’optimiser la demande électrique et de réduire les coûts globaux d’insertion des VE dans le système électrique.
Un pilotage optimisé serait ainsi valorisable sur :- le marché de l’énergie (cycles de stockage / déstockage en fonction des prix sur le marché), – les services d’équilibrage entre l’offre et la demande (mécanisme d’ajustement, services système de fréquence, …)- le marché de la capacité (modulation de la charge du VE en cas de pointe de consommation, injection d’énergie sur le réseau)
L’OIE explique également que les fonctions de pilotage doivent être développées pour permettre « d’extraire le plus de valeur possible pour la collectivité ». D’après Réseau de transport d’électricité (RTE), un pilotage tarifaire HP/HC d’un véhicule électrique permettrait en effet de générer une valeur pour la collectivité de 20 à 100 € par an ! L’observatoire préconise que ces fonctions restent cependant claires et contournables pour l’usager, qui doit lui-aussi pouvoir récupérer une partie de la valeur générée.
Par ailleurs, l’observatoire ne préconise pas de « retrofit » des bornes, à moins qu’il y ait un intérêt technico-économique. En guise de conclusion, la filière électromobile a un besoin essentiel de « visibilité sur l’évolution réglementaire du pilotage et des rôles des différents acteurs pour minimiser les coûts du déploiement des infrastructures de recharge (intégrer des fonctions dans les bornes à partir d’une année prédéfinie en amont par exemple) », insiste l’OIE. « Cette visibilité doit être garantie, entre autres, par les déclinaisons réglementaires et opérationnelles de la Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte. »
> Lien vers la fiche pédagogique « Les enjeux de l’intégration des véhicules électriques dans le système électrique«
Rappel du contexte politique et réglementaire du pilotage de la recharge
Dans sa fiche pédagogique, l’OIE rappelle le contexte politique et réglementaire du pilotage de la recharge. Au niveau européen c’est la Directive 2014/94/UE sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs qui fixe les premières règles.
En droit français, le décret du 12 janvier 2017 relatif aux infrastructures de recharge pour véhicules électriques porte diverses mesures de transposition de la directive européenne sur le pilotage. Les recommandations de l’ADEME et de la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) sont également favorables au développement de solutions de pilotage. Tout concourt donc à généraliser une recharge intelligente et pilotée pour optimiser la sollicitation des infrastructures de réseaux et la consommation électrique.
L’Avere-France soutient le pilotage des bornes. Le programme ADVENIR de subvention des points de charge privés valorise le pilotage grâce à une surprime de 360 euros par point de charge piloté installé.
Illustration : Observatoire de l’Industrie Electrique