Le débat sur la programmation pluriannuelle de l’énergie 2019-2023 commence aujourd’hui
Pendant trois mois, les Français pourront prendre part au débat sur la programmation pluriannuelle de l’énergie et ainsi s’exprimer sur les moyens d’atteindre les objectifs fixés par la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) de 2015. L’occasion de rappeler les bénéfices du développement du véhicule électrique au sein d’un réseau électrique intelligent.
La programmation pluriannuelle de l’énergie est la feuille de route de la politique énergétique de la France. La consultation publique pour la période 2019-2023 commence aujourd’hui et ce jusqu’à la fin du mois de juin. De nombreux sujets seront abordés, comme l’évolution du mix énergétique, le déploiement des énergies renouvelables ainsi que la part du nucléaire dans notre électricité.
Transformer profondément la production électrique française
Cette stratégie nationale doit permettre d’atteindre les objectifs ambitieux que s’est fixé le pays en termes de transition énergétique : fermeture des centrales au charbon, réduction de la part du nucléaire à 50 % du mix énergétique et augmentation à 40 % de la part des énergies d’origine renouvelable à horizon 2030. La prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie devrait ainsi permettre de définir « le cadre de l’évolution du parc nucléaire ».
Pour y arriver, plusieurs scénarios d’évolution de la demande en électricité vont être étudiés, et prendront en compte les différentes hypothèses de fermeture des réacteurs nucléaires. En effet, connaitre la consommation des années à venir permettra de dimensionner au mieux le mix électrique et la capacité de production nécessaire. Malheureusement, l’ensemble des scénarios de demande, qui permettront donc de définir le futur mix énergétique, ne seront présentés que cet été, une fois le débat clos.
Deux projets de scénarios dévoilés
Pour l’instant, le Ministère de la Transition Ecologique ne se base que sur deux scénarios d’évolution de la demande, proposés en janvier dernier par RTE. Leur analyse pourra servir de base à la constitution de différentes variantes.
Le premier scénario, appelé « Ampère », se base sur la fermeture progressive de 18 réacteurs nucléaires d’ici à 2035, compensée par le triplement des capacités de production des énergies renouvelables à 149 GW. L’énergie nucléaire ne représenterait alors plus que 46 % du mix énergétique français.
Le second, dit « Volt », vise quant à lui le développement des énergies renouvelables en fonction de leurs débouchés économiques. A horizon 2035, l’hypothèse Volt prévoit la fermeture de onze réacteurs nucléaires sur les 58 actuellement en service, portant la part du nucléaire à 56 % du mix énergétique.
Cependant, aucun des deux scénarios proposés ne permet de réduire la part du nucléaire à 50 % en 2025, ni de réduire la consommation globale d’électricité, comme cela est indiqué dans la loi. Les hypothèses prochainement dévoilées devront donc être plus ambitieuses quant au développement des sources de production renouvelables si l’on souhaite atteindre ces objectifs et décarboner l’économie.
Prendre en compte l’électrification du parc automobile
Le véhicule électrique offre aujourd’hui une opportunité unique de stockage pour la production intermittente des énergies renouvelables, ce qui permettrait de déployer des champs éoliens et des centrales photovoltaïques rapidement et à un coût moindre.
En effet, les automobiles électriques s’intègrent naturellement au sein d’un réseau électrique intelligent, en mettant à disposition de celui-ci leurs batteries en tant que capacités de stockage. Cette technologie, dite « vehicle-to-grid », est déjà prête et plusieurs tests en conditions réelles sont actuellement en cours à travers le monde. Les batteries servent ainsi de stockage-tampon pour l’électricité produite grâce à des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques. Avec un parc de véhicules électriques estimé par RTE à plus de 15 millions d’ici à 2035 dans son scénario haut, les capacités et les bénéfices s’avèrent exceptionnelles pour la France.
De plus, rappelons que la programmation de la recharge permet de reporter la demande en électricité des heures de forte demande vers les heures les plus creuses, la nuit par exemple. Ainsi, même si le véhicule électrique représente une nouvelle consommation de l’énergie, il ne nécessitera pas de nouvelles sources de production de grande importance, comme des centrales nucléaires par exemple. La mobilité électrique confirme ainsi sa place d’importance dans la transition énergétique.
Crédits : Renault