Un rapport de Transport & Environment démystifie la voiture électrique
Simplement baptisé « The Truth », un rapport publié par l’association Transport & Environment présente un ensemble de preuves venant dissiper un grand nombre de mythes autour du véhicule électrique. L’occasion de rappeler pourquoi son développement est crucial pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’autant plus qu’un véhicule diesel émet 9 fois plus le taux légal de NOx selon T&E.
Suite aux nombreuses attaques dont a été victime le véhicule électrique au cours des derniers mois, l’association Transport & Environment a souhaité apporter un grand nombre de réponses en s’appuyant sur plusieurs études. Grâce à ces dernières, l’association a ainsi développé cinq arguments en faveur du véhicule électrique.
Le véhicule électrique comme source d’emplois
Alors que l’ACEA publiait il y a quelques semaines un rapport alarmiste quant aux conséquences de l’électromobilité sur l’emploi du secteur automobile, T&E a rappelé la publication de plusieurs rapports aux conclusions opposées.
Ainsi, l’étude d’impact réalisé par la Commission européenne a démontré que les objectifs en matière de réduction de CO2 pourraient conduire à la création de 86 à 88 000 nouveaux emplois d’ici 2030. Une conclusion à laquelle parviennent également les analystes de Cambridge Econometrics qui estiment que l’électrification pourraient favoriser la création de 206 000 emplois supplémentaires au même horizon.
Cette analyse est complétée par une récente étude de l’Ademe, plus globale, indiquant que la transition énergétique pourrait créer jusqu’à 900 000 emplois d’ici 2050 rien qu’en France.
Pour T&E, le véritable risque provient davantage de la politique d’investissement des constructeurs qui tend à s’orienter davantage vers la Chine que Europe. « Au cours des 12 derniers mois, les constructeurs européens ont investis 7 fois plus dans la production de véhicules électriques en Chine qu’en Europe » dénonce l’association.
Des infrastructures suffisantes pour amorcer le marché
Autre point régulièrement pointé du doigt : le nombre d’infrastructures de recharge, jugé insuffisant. S’il est vrai que certains territoires souffrent d’un manque de couverture, des déploiements importants sont à venir sur l’ensemble du territoire européen.
« De 150 à 350 kW, environ un millier de sites de charge devraient voir le jour d’ici à 2020 » chiffre l’association. Des prévisions en ligne avec les objectifs européens, qui prévoient un quota d’un chargeur pour dix véhicules électriques, et qui permettent de couvrir très largement les besoins. Selon T&E, seules 5 % des charges sont réalisées en dehors du domicile.
En France, le dernier décompte réalisé par Gireve comptabilise plus de 23 000 points de recharge accessibles au public à travers l’hexagone.
Intégrable au réseau électrique
L’essor de la voiture électrique fera-t-il sauter le réseau électrique ? A cette question, la réponse de T&E est une nouvelle fois claire. S’appuyant sur une étude réalisée McKinsey, l’association rappelle que la montée en puissance de l’électrique ne devrait pas impacter le réseau avant horizon 2030. D’ici-là, le développement des smartgrids et la généralisation du pilotage de la recharge viendront offrir de nouvelles garanties au réseau.
Une analyse partagée par un rapport publié fin 2017 par RTE. Anticipant la montée en puissance de la mobilité électrique, le gestionnaire des lignes à haute tension a ainsi estimé que le parc pourrait atteindre jusqu’à 15,6 millions de véhicules en France, avec un impact limité sur le réseau grâce à la charge intelligente.
Un coût total de possession inférieur au thermique
Si le prix d’achat d’un véhicule électrique reste aujourd’hui supérieur à celui d’un véhicule essence ou diesel, son coût total de possession est inférieur dès lors que sont prises en compte les économies réalisées sur le carburant et la maintenance. Selon une étude réalisée en 2016 par la BEUC, une association européenne de consommateurs, le coût de possession moyen sur quatre ans d’un véhicule électrique rejoindra celui d’un véhicule essence en 2024 et celui d’un véhicule diesel en 2030.
Des études plus récentes sont encore plus optimistes. Sur certains marchés tels que l’Angleterre, les Etats-Unis ou le Japon, l’électrique est déjà économiquement plus avantageux grâce aux aides en place.
Un avantage économique porté par la baisse constante du coût des batteries. D’ici à 2025, leur prix devrait diminuer d’un tiers par rapport à aujourd’hui estime T&E.
De réels atouts pour l’environnement
Si les voitures électriques n’émettent aucun polluant à l’échappement, elles restent génératrices de CO2 lors de leur production et aussi à l’usage de par la nature de l’électricité utilisée.
Dans le domaine, les études sur l’analyse du cycle de vie sont extrêmement nombreuses et ont permis de valider l’intérêt environnemental du véhicule électrique. Dans un raisonnement du « puits à la roue », une voiture électrique émet ainsi 50 % de CO2 en moins que son équivalent thermique sur l’ensemble de sa durée de vie.
Une moyenne européenne qui peut énormément varier selon les pays mais qui reste toujours avantageuse pour l’électrique. En Pologne, où l’électricité est particulièrement carbonée, le véhicule électrique garde ainsi un avantage CO2 de l’ordre de 25 % par rapport au diesel. En Europe, c’est naturellement en Suède et en France que les gains sont les plus importants avec respectivement 85 et 80 % de CO2 en moins sur l’ensemble du cycle de vie !
Un bilan global qui devrait encore s’améliorer grâce à la production de batteries sur le sol européen. Par rapport à la Chine ou la Corée du Sud, d’où proviennent aujourd’hui une grande partie des cellules, l’électricité produite en Europe génère 65 % de CO2 en moins. D’ici au début des années 2020, cinq usines de production de batteries devraient ouvrir leurs portes en Europe, ouvrant la voie à de nouveaux investissements et à de belles opportunités en termes d’emplois…
Crédits : Transport & Environment