La Métropole du Grand Paris vote sa zone à faibles émissions
Les élus de la Métropole du Grand Paris viennent de voter l’interdiction de circuler pour les véhicules les plus polluants au sein de la future zone à circulation restreinte métropolitaine. Mise en place à partir du 1er juillet 2019, elle couvrira le territoire de 79 villes à l’intérieur du périmètre de l’A86. Une bonne nouvelle pour les 5,6 millions d’habitants des communes concernées.
Après Paris et Grenoble, la Métropole du Grand Paris se dote enfin d’une zone à faibles émissions permanente. Outil efficace dans la lutte contre la pollution de l’air, elle permet de répondre à l’urgence sanitaire liée au secteur des transports. En effet, sur les 48 000 décès prématurés enregistrés chaque année, environ 5 000 le sont sur le territoire métropolitain. Patrick Ollier, Président de l’EPCI, s’est félicité du vote du conseil métropolitain en saluant une mesure « historique ». « Nous avons un courage collectif pour prendre une décision en faveur de la santé publique de nos citoyens » a-t-il rappelé.
79 communes concernées
La future zone à faibles émissions englobera 79 des 123 communes de la Métropole, situées entre Paris et l’autoroute A86, en allant de Viroflay à Bondy et de Thiais à Gennevilliers.
Alors que l’interdiction de circuler sera permanente pour les poids-lourds, les restrictions ne s’appliqueront que du lundi au vendredi, de 8 heures à 20 heures, pour les véhicules particuliers et les utilitaires légers.
Enfin, sa mise en place ne sera effective qu’après consultation de la population ainsi que la publication d’arrêtés municipaux par l’ensemble des communes concernées.
Une discrimination se basant sur les vignettes Crit’Air
L’autorisation de circuler au sein de zone à circulation restreinte se fera en fonction du certificat qualité de l’air Crit’Air arboré par le véhicule. Ainsi, dès le 1erjuillet 2019, seules les automobiles affichant une vignette 0 à 4 pourront circuler à l’intérieur de la zone à faibles émissions, excluant ainsi les modèles diesel de plus de 18 ans et essence de plus de 21 ans (Crit’Air 5 ou non classé). Au total, 118 000 véhicules ne respectant pas les normes européennes en termes d’émissions de polluants et de particules fines seront concernés, soit à peine 1 % du parc roulant du territoire.
Les restrictions seront progressives puisque la Métropole veut s’aligner sur le calendrier mis en place par la ville de Paris. L’objectif attendu est de 0 véhicule diesel en 2024 et une interdiction totale des modèles thermiques en 2030.
Des aides pour accompagner la transition
La Métropole du Grand Paris n’a pas attendu la mise en place de sa zone à circulation restreinte pour inciter les habitants à se doter de véhicules plus propres. Depuis 2016, elle accompagne ainsi les particuliers en leur offrant une prime à la conversion allant jusqu’à 5 000 euros pour l’achat d’une voiture, d’un utilitaire ou d’un deux-roues électrique, pour la mise au rebut d’un modèle présentant une vignette Crit’Air 5 ou non classée. Afin de faciliter les démarches, le Président de la Métropole s’est engagé à mettre en place un guichet unique pour les aides attribuées par l’Etat, la région Ile-de-France et la ville de Paris.
Une politique de mobilité globale
Dans le cadre de la gouvernance partagée, plusieurs groupes de travail vont être initiés pour aborder, entre autres, les alternatives à la voiture individuelle et les mesures d’accompagnement supplémentaires pour les personnes aux faibles revenus. Patrick Ollier a également appelé la région et Ile-de-France Mobilités à tenir les délais pour la mise en place du Grand Paris Express.
Enfin, le conseil a également demandé au gouvernement que lui soit affecté une part de la contribution climat énergie afin de participer au financement du renouvellement du parc automobile.
Illustrations : Métropole du Grand Paris