Le marché européen du bus électrique en forte progression
Une nouvelle étude de l’ONG Transport & Environment (T&E) indique que le nombre de bus électriques vendus en Europe a plus que doublé par rapport à l’an dernier. En incluant les commandes, T&E estime que l’électrique a représenté environ 9 % des ventes européennes de bus en 2018.
Alors que l’Europe compte environ 1 600 bus électriques en circulation, Transport & Environment estime que 1 600 autres ont été commandés à la mi-2018. Le délai entre la prise de commande et la livraison s’étalant généralement de 9 à 12 mois, T&E s’attend à ce que l’ensemble des commandes soient livrées d’ici à la mi-2019.
Les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la France, la Pologne et l’Allemagne représentent à eux seuls plus de la moitié du nombre total d’autobus électriques en Europe, livraisons à venir comprises.
Du côté des fabricants, la première place revient au chinois BYD qui a vendu 600 bus en 2018, soit une part de marché de l’ordre de 20 %. Avec respectivement 500 et 330 unités écoulées, le néerlandais VDL et le polonais Solaris complètent le podium.
TCO inférieur en comptant les externalités
Au-delà des chiffres du marché, l’étude de T&E s’est également intéressée au coût total de possession des bus électriques aujourd’hui commercialisés.
En y incluant les externalités liées aux dépenses de santé et au climat, très coûteuses pour la société, l’association estime que le coût de l’électrique est inférieur à celui d’un bus diesel équivalent après 8 ans d’utilisation.
Des obstacles à lever
Si le marché du bus électrique en Europe grimpe en flèche, deux principaux obstacles subsistent.
En premier lieu, le coût initial du bus électrique, aujourd’hui deux fois plus cher qu’un bus diesel, rend son acquisition plus difficile sans aides financières, notamment pour les collectivités ayant peu de moyens pour investir. Sur ce point, T&E appelle à activer les fonds européens pour mettre en place des aides. En fonction du PIB des Etats-membres, celles-ci pourraient atteindre 30 à 50 000 euros par bus électrique.
Le second frein est politique et réside dans le manque de stimulation du marché, tant du côté de l’offre que de la demande. Une situation qui pourrait toutefois changer au cours des prochains mois. Préconisant une approche plus ferme en matière de réduction des émissions, la commission environnement du Parlement souhaite contraindre les constructeurs à vendre 50% de bus urbains zéro émission d’ici 2025 et 75% d’ici 2030. Une mesure qui permettrait de stimuler considérablement le marché.
Illustrations : Transport & Environment / Daimler