Les émissions de gaz à effet de serre ont atteint des records en 2017
A quelques semaines de l’ouverture de la COP 24, un rapport de l’Organisation météorologique mondiale annonce un triste record de concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.
Malgré les engagements pris lors de la COP21 à Paris, le niveau de gaz à effet de serre dans l’atmosphère continue à augmenter. Publier ce jeudi 22 novembre, le rapport del’Organisation météorologique mondiale (WMO) indique que le taux de CO2 a ainsi atteint 405.5 ppm (particules par million) en 2017 contre 403.3 en 2016 et 400.1 ppm en 2015. Selon les auteurs du rapport, ces taux sont 2,5 fois supérieurs à ceux de l’ère préindustrielle.
Responsable d’environ 17 % du réchauffement sur la planète, le méthane (CH4) est également en hausse : 1889 ppb (particules par milliard) en 2017 contre 1882 ppb en 2016. Idem pour l’oxyde nitreux, en partie responsable de la destruction de la couche d’ozone, dont le taux est passé de 329 à 329.9 ppb.
Pessimiste quant aux possibilités de voir la tendance s’inverser, l’Organisation météorologique mondiale estime que « la fenêtre d’opportunités pour agir est presque fermée ».
« La dernière fois que la planète a subi la même concentration en CO2 était il y a 3-5 millions d’années, quand la température était de 2-3°C plus élevée et le niveau de la mer de dix à vingt mètres plus haut que maintenant. Sans la réduction rapide du CO2 et des autres gaz à effet de serre, le changement climatique aura de plus en plus d’impacts destructeurs et irréversibles sur la vie sur terre » a souligné Petteri Taalas, Secrétaire général de l’organisation.
Une concentration de gaz à effet de serre qui ne sera pas sans conséquences. Outre la montée des eaux et l’acidification des océans, les scientifiques craignent une multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes. Selon une étude publiée par Nature Climate Change ce lundi 19 novembre, ces événements pourraient même s’additionner sur un même territoire. Alors que New-York pourrait être à la fois touché par la montée des eaux, des pluies intenses ou des ouragans, l’Ile-de-France pourrait être frappée par la sécheresse, la canicule et le manque d’eau potable.
Industrialisation, combustibles fossiles ou déforestation : l’augmentation de l’émission de gaz à effet de serre trouve sa source en nombreuses origines. Les résultats de l’étude publiée par WMO seront ainsi au cœur des débats de la COP 24. Organisée du 2 au 14 décembre prochains à Katowice en Pologne, celle-ci s’attellera à tenir les objectifs fixés en 2015 lors de la COP 21 à Paris. A savoir de limiter le réchauffement à 1.5°C d’ici 2100.