Renault débute une expérimentation à grande échelle de la recharge bidirectionnelle
Aux Pays-Bas et au Portugal, Renault vient d’initier ses premiers démonstrateurs autour de la charge bidirectionnelle. Des expérimentations qui permettront de quantifier les gains du dispositif et d’établir les futurs standards qui l’encadreront.
Au total, Renault prévoit de déployer une flotte de 15 ZOE dotée de la technologie vehicle-to-grid d’ici à la fin de l’année. Equipées d’un dispositif de charge bidirectionnel, ces voitures électriques seront en mesure de restituer l’énergie emmagasinée dans leurs batteries au sein du réseau électrique.
« Nous avons choisi une technologie embarquée qui permet aussi d’optimiser le coût de la station de recharge et donc de faciliter un développement massif » précise Gilles Normand, Directeur du Véhicule Electrique du Groupe Renault. Un système reposant sur un module de 11 kW mis en place en partenariat avec la société Watt & Well.
Deux démonstrateurs
Déployés à Utrecht aux Pays-Bas dans un écosystème développé par We Drive Solar, et sur l’île portugaise de Porto Santo avec le fournisseur d’énergie Empresa de Electricidade da Madeira, les deux premiers démonstrateurs seront bientôt complétés par d’autres déploiements. Prévus en France, en Allemagne, en Suède et au Danermark, ceux-ci visent à pouvoir expérimenter la solution dans différents contextes techniques et réglementaires.
Ainsi à Utrecht, ce projet pilote permet de recharge des véhicules électriques partagés sur un réseau de bornes bidirectionnelles. Ce projet, inauguré par le roi Willem-Alexander, concrétise la déclaration d’intention signée en 2016 par Renault, la commune d’Utrecht, ElaadNL et LomboXnet.
Une brique essentielle
Alors que la voiture électrique devrait connaitre une croissance exponentielle au cours des prochaines années, ces dispositifs de charge bidirectionnelle – ou V2G – sont considérés par beaucoup comme une brique essentielle pour l’écosystème.
Grâce au V2G, la recharge est mieux régulée et transforme le parc électrique en unité de stockage à grande échelle. La recharge s’effectue ainsi lorsque l’offre électrique est la plus abondante, notamment lorsque la production est excédentaire vis-à-vis de la demande. A l’inverse, le dispositif de réinjection vient en aide au réseau en période de pointe, contribuant ainsi à lisser les pics de consommation.
Une technologie qui doit permettre de limiter les coûts de renforcement du réseau. Pour le client, la solution se révèle également économique, l’énergie rendue sur le réseau étant vendue plus cher que celle qui a servi à la charge d’origine.
Des standards à définir
Pour Renault, ces expérimentations à grande échelle doivent servir à mesurer les gains obtenus et à valider les avantages techniques et économiques d’une solution directement embarquée à bord du véhicule. Il s’agit également d’évaluer l’impact du système sur le réseau électrique.
Plus largement, il s’agit de commencer à étudier le cadre réglementaire du dispositif et d’identifier les différents freins à lever, tant sur le plan technique que juridique. L’objectif est enfin de commencer à établir des standards communs, indispensables pour le déploiement de la solution à grande échelle.