L’Ademe soutient 11 projets pour le développement de l’hydrogène en mobilité
Lancé en octobre 2018, l’appel à projets de l’Ademe « Ecosystèmes de mobilité hydrogène » vise à accélérer le développement du véhicule hydrogène. Début mai, 11 lauréats ont été annoncés et bénéficieront du soutien de l’agence publique.
Chargée sélectionner pour le compte du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire les lauréats à l’appel à projets « Ecosystèmes de mobilité hydrogène », l’Ademe a retenu 11 dossiers parmi les 24 déposés.
Cet appel à projets s’inscrit dans la continuité du plan de déploiement de l’hydrogène présenté par le gouvernement le 1er juin 2018et complété il y a quelques semaines par la présentation des objectifs de la prochaine programmation pluriannuelle de l’énergie. Le document, qui fait clairement mention de la filière hydrogène, fixe pour objectif le déploiement de 5 000 véhicules utilitaires légers, 200 poids-lourds et 100 stations à hydrogène d’ici à 2023.
« Les projets soutenus par cet appel à projets vont permettre de franchir une nouvelle étape dans le déploiement d’écosystèmes de mobilité hydrogène dans les territoires. Ils témoignent de la pertinence de cette solution pour une mobilité sans émission » souligne Elisabeth Borne, Ministre en charge des Transports.
Engouement national
Des Hauts-de-France à l’Occitanie en passant par la Bretagne et le Grand Est, de nombreux territoires ont candidaté à ce premier AAP. Celui-ci couvre par ailleurs un vaste champ d’application avec des projets allant de la livraison du dernier kilomètre à la collecte de déchets jusqu’au transport collectif par bus et par bateau.
Dans la plupart des cas, le volet mobilité est clairement associé à celui de l’énergie, l’idée étant d’accompagner le lancement des véhicules par une production d’hydrogène vert.
L’Ademe explique aussi que les dossiers sélectionnés vont à présent « faire l’objet d’une instruction approfondie ». Une étape destinée à mieux dimensionner chaque projet et de fixer les montants des soutiens publics à attribuer.
A noter que cet AAP hydrogène reste ouvert jusqu’au 18 octobre 2019. Une seconde vague de bénéficiaires devrait ainsi être annoncée entre fin 2019 et début 2020.
La liste des 11 lauréats
- AUXR_H2: la Communauté de l’Auxerrois souhaite engager l’exploitation d’une flotte de 5 bus électriques à hydrogène. Le projet inclut également l’acquisition d’une dizaine d’utilitaires électriques hydrogène pour les besoins d’une entreprise de BTP régionale.
- DS Energhy : Dijon Métropole poursuit ses actions en faveur de la réduction de la pollution atmosphérique et sonore en optant pour une flotte de 8 bennes à ordures ménagères hydrogène. Deux poids lourds et 14 utilitaires seront aussi déployés par les partenaires du projet. L’hydrogène sera produit localement à partir d’électricité issue de l’Unité de Valorisation Énergétique des déchets.
- EFFI H2 VANNES : le syndicat Morbihan Energies s’associe avec des partenaires privés pour investir dans une unité de production locale d’hydrogène pour des besoins industriels et différents usages en mobilité professionnelle (ambulances, véhicules sanitaires légers, taxis).
- FEBUS : la Communauté d’Agglomération de Pau-Pyrénées, labellisée « Territoire Hydrogène » en 2016, s’est engagée dans un projet de bus à haut niveau de service. La technologie hydrogène a été choisie pour l’acquisition des premiers bus articulés de 18 mètres.
- HYDREOL : l’Agglomération de Chaumont initie avec ses partenaires une production et distribution locale d’hydrogène. Des minibus, des bennes à ordures ménagères et des utilitaires légers sont visés dans un premier temps, avant un élargissement à un réseau de quatre stations sur le territoire.
- HYNOVAR : dans la périphérie de Toulon, un consortium rassemblé autour de la CCI du Var porte un projet de navette maritime électrique hydrogène de 200 passagers. Les opérateurs du réseau de transport public de la Métropole Toulon Provence Méditerranée souhaitent également faire l’acquisition de bus électriques à hydrogène pour l’amélioration de la qualité de l’air de la zone.
- HYPORT : le Conseil Régional Occitanie et ses partenaires investissent dans une solution de production et de distribution d’hydrogène articulée autour de l’aéroport Toulouse-Blagnac, desservant à la fois des véhicules sur pistes et des véhicules à usages urbains.
- H2 IDF : le Syndicat d’énergie d’Ile de France SIPPEREC s’engage dans une logistique de production d’hydrogène à partir de l’électricité produite sur le site de l’unité de valorisation énergétique de Créteil. Cet hydrogène local alimentera des usages naissant en Ile-de-France : bus, utilitaires légers, bennes à ordures ménagères, taxis.
- LAST MILE IDF : les sociétés Akuo Energy et Ataway entendent déployer 16 stations de production et de distribution d’hydrogène en Ile-de-France pour alimenter 200 véhicules utilitaires et 80 fourgons à usage professionnel dont le transport de marchandises.
- LUZO : la Communauté d’Agglomération de la Rochelle souhaite valoriser une partie de la production photovoltaïque de l’éco-quartier Atlantech sous forme d’hydrogène pour alimenter une vingtaine de véhicules utilitaires ainsi que des triporteurs. La location de véhicules, la livraison et les services de messagerie sont les applications visées par ce projet.
- ZEV : ce projet porté par le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes et les entreprises Michelin et ENGIE ambitionne le déploiement à grande échelle de la mobilité électrique hydrogène dans la région, avec 1 200 véhicules et 20 stations dont 14 seront dotées d’électrolyseurs. Il s’agit d’assurer sur un territoire élargi un maillage permettant d’assurer la continuité de déplacement des utilisateurs de véhicules de flottes professionnelles.