Canicule et pollution : point sur les zones à faibles émissions en Ile-de-France
En plein cœur d’un épisode caniculaire entraînant un pic de pollution, la Métropole du Grand Paris s’apprête à mettre en place sa zone à faibles émissions interdisant la circulation des véhicules Crit’Air 5 à partir du 1er juillet. Le même jour, la ville de Paris durcira les règles de circulation et exclura les véhicules Crit’Air 4.
Alors que plus de 230 zones à circulation restreinte existent en Europe, la France continue timidement sa lancée avec une nouvelle étape programmée le 1er juillet 2019.
Pionnière dans la mise en place de zones à circulation restreinte en France, la ville de Paris s’apprête à amorcer une nouvelle étape dans son programme de lutte contre la pollution de l’air. Alors que les véhicules classés Crit’Air 5 sont déjà interdits dans les rues de la capitale depuis le 15 janvier 2017, ceux catégorisés Crit’Air 4 seront également concernés à compter de ce lundi 1er juillet 2019.
En pratique, l’interdiction de circuler s’appliquera de 8h00 à 20h00, du lundi au vendredi. Sont ainsi concernés l’ensemble des deux-roues, tricycles et quadricycles mis en circulation avant le 1er juillet 2004, les voitures et utilitaires diesel immatriculés avant le 1er janvier 2006 ainsi que les poids-lourds datant d’avant le 1er octobre 2009.
Attention puisque désormais, les voies situées dans les bois de Vincennes et de Boulogne ainsi que le périphérique seront interdits aux véhicules Crit’Air 5.
Le Grand Paris également concerné par les restrictions de circulation
Au-delà du périphérique, la Métropole du Grand Paris lancera également ses premières mesures restrictives à compter du 1er juillet.
Ambitionnant de devenir l’une des deux plus grandes zones à faibles émissions d’Europe avec Londres, la Métropole du Grand Paris limitera dès la semaine la circulation des véhicules Crit’Air 5. Le pouvoir de décision d’intégrer la ZFE revenant à chaque mairie, il est nécessaire que l’ensemble des communes concernées signe un arrêté municipal pour limiter la circulation. Aujourd’hui, 47 villes se sont déjà engagées dans cette démarche sur les 79 situées dans tout ou partie du périmètre de l’A86. Patrick Ollier, Président de la Métropole, est persuadé que les autres suivront, raisonnés par la prise de conscience collective. A noter que 4 communes situées en dehors du périmètre de l’A86 ont acté leur adhésion à la ZFE : Stains, Boissy-Saint-Léger, Villemomble et Neuilly-Plaisance.
Alors qu’à Paris, les contrevenants s’exposent à une amende de 68 euros pour les véhicules légers et de 135 euros pour les poids lourds, la Métropole ne verbalisera pas pour l’instant. En effet, les élus ont décidé d’une période de pédagogie pendant 18 mois pour expliquer aux automobilistes la nécessité de la mesure, les bénéfices attendus ainsi que rappeler les aides que la Métropole verse pour la mise au rebut d’un véhicule polluant.
La verbalisation des contrevenants ne peut cependant pas être considérée comme une option à long terme : selon le site Sytadin.fr piloté par la DRIEA, le niveau d’embouteillage était exceptionnel le jeudi 26 juin et ce malgré l’interdiction de circulation des véhicules les plus polluants.
Canicule : des dispositions exceptionnelles
En plus de ces interdictions instaurées à l’année, Paris et sa métropole pourront enclencher des mesures supplémentaires comme la circulation différenciée en cas de conditions météorologiques exceptionnelles. Par exemple, les véhicules Crit’Air 3, 4 et 5 sont interdits de circuler les 26 et 27 juin. Une prolongation éventuelle sera décidée au jour le jour en fonction de l’évolution de la situation.
Selon le Ministre de la transition écologique et solidaire François de Rugy, cette extension exceptionnelle concernera 35 % des véhicules en circulation et permettra de diminuer de deux-tiers la pollution liée à la circulation automobile.
Fin de la circulation des véhicules diesel en 2024
Pour les deux collectivités, ces mesures visent à améliorer la qualité de l’air sur leur territoire et au-delà de l’autoroute A86. Selon une étude publiée par AirParif fin 2018, la mise en place de la ci devrait permettre de réduire les émissions de dioxyde d’azote de 23 % et celles de particules PM10 de 12 %.
Des contraintes qui iront crescendo puisque l’objectif ambitieux de la ville de Paris et de la MGP vise 100 % de véhicules à faibles émissions en 2030.
Illustrations : Métropole du Grand Paris / DRIEA – www.sytadin.fr