Vélo électrique : les speedelecs au cœur d’une étude de l’ADEME et du cabinet 6-t
Vélos électriques dont l’assistance grimpe jusqu’à 45 km/h, les speedelecs sont au cœur d’une nouvelle étude réalisée par le cabinet d’études 6-t en partenariat avec l’ADEME.
S’appuyant sur le retour d’une trentaine d’utilisateurs, sur l’analyse des immatriculations et sur différentes études techniques, l’étude publiée par le cabinet d’études spécialiste des mobilités 6-t vise à mieux cerner le marché, les usages et le potentiel des speedelecs en France et en Europe.
Des normes différentes et des ventes marginales
Contrairement au vélo à assistance électrique, les « speedbikes » sont soumis à des réglementations différentes selon les pays. Considérée comme la plus facilitatrice, la Suisse impose le casque vélo, l’immatriculation et l’assurance mais garde une tolérance sur l’utilisation de ces engins sur les pistes cyclables. Un choix intéressant pour les usagers mais qui interroge quant à la cohabitation de ces vélos électriques rapides avec d’autres modes lents. A l’inverse, la France se révèle beaucoup plus stricte et interdit leur usage sur les pistes cyclables. Des réglementation qui auront au final un impact fort sur le développement du marché.
En raison du manque d’offre, des prix élevés et des problématiques réglementaires, les ventes de speedelecs restent marginales en Europe avec seulement quelques dizaines de milliers d’unités vendues en 2017. Leader européen du segment, la Suisse comptabilisait 16 000 unités écoulées sur la même période.
En France, les immatriculations de speedelecs ne représentent que quelques centaines d’unités. Elles sont principalement concentrées dans les grandes villes et les zones de montagne.
Un usage dominé par les trajets domicile travail
Avec une clientèle à 86 % masculine et âgée de 53 ans en moyenne, le marché du speedelec touche avant tout une clientèle aisée. Avec un prix moyen de l’ordre de 4 000 euros, les vélos électriques rapides sont utilisés en priorité pour les trajets domicile-travail.
Contrairement aux vélos à assistance électrique classiques, l’usage loisir est moins mis en avant par les utilisateurs. « Le speedelec crée un différentiel de vitesse avec le vélo musculaire ou le vélo à assistance électrique classique, peu propice à une pratique de loisir, souvent collective » note le rapport.
Un fort potentiel
« En France, 12 à 13 % des actifs qui vont travailler en voiture pourraient se reporter sur le speedelec » chiffre le cabinet 6-t qui identifie deux profils d’automobilistes pour lesquels l’achat d’un speedelec serait pertinent :
Ceux résidant ou travaillant dans les zones urbaines non congestionnées et habitant à plus de 15 kilomètres de leur lieu de travail. Même s’il se révèle légèrement plus lent que la voiture, le speedelec pourrait être privilégié par son confort et son agrément estiment les auteurs du rapport.
Ceux résidant ou travaillant dans les zones urbaines congestionnées où les trajets en speedelecs pourraient être plus rapide qu’en voiture. « Pour les personnes qui parcourent de courtes distances au quotidien dans ce type de milieu urbain, le temps gagné compense le surcoût lié à l’achat » souligne le rapport.
Recommandations
Afin de développer le marché des speedelecs, le cabinet 6-t liste trois grandes recommandations :
Mettre en place des dispositifs incitatifs. Sans aller jusqu’au lancement de programmes spécifiques, les auteurs du rapport appellent à intégrer les speedelecs dans les aides destinées aux vélos électriques « classiques »,
Revoir la réglementation et la place des speedelecs dans l’espace public, notamment sur leur utilisation sur les pistes cyclables, quitte à imposer une vitesse maximale limitée,
Développer les pistes cyclables. « La construction d’infrastructure permettant de séparer le trafic automobile du trafic vélo constitue donc l’un des leviers de la diffusion du speedelec, en particulier dans les zones les moins denses où la circulation est la plus rapide » souligne le rapport. Un constat qui vaut autant pour les speedelecs que pour les vélos en règle générale.