L’ICCT s’intéresse aux impacts des zones à faibles émissions parisiennes
L’International Council on Clean Transportation (ICCT) a publié un nouveau rapport dans lequel il estime les effets potentiels des zones à faibles émissions aujourd’hui déployées à l’échelle de la capitale et de la Métropole du Grand Paris. Selon les chercheurs, les bénéfices seraient importants en cas de mise en place anticipé du calendrier établi.
Paris et la Métropole du Grand Paris ont décidé une mise en oeuvre progressive de leur zone à faibles émissions respective en s’appuyant sur le dispositif gouvernemental des vignettes Crit’Air. Alors que la ville de Paris a interdit les véhicules classés Crit’Air 5 dès 2016 et les Crit’Air 4 l’année suivante, la Métropole du Grand Paris a agi avec un temps de décalage, l’interdiction des véhicules Crit’Air 4 et 5 remontant à juillet 2019 seulement. Les deux territoires devraient toutefois arriver au même niveau en 2022, date à laquelle les véhicules Crit’Air 2 seront interdits de circulation.
76 à 87 % de NOx en moins selon les scénarios envisagés
Selon les projections de l’International Council on Clean Transportation (ICCT), la mise en œuvre progressive des mesures restrictives devraient permettre une baisse drastique des émissions d’oxydes d’azote (NOx) sous réserve du respect du calendrier annoncé. A horizon 2024, date de mise en application prévisionnelle de la phase 5 (interdiction de l’ensemble des véhicules essence antérieurs à Euro 5 et de tous les véhicules diesel, hors hybrides rechargeables), celles-ci seront de 76 à 87 % inférieures aux niveaux constatés en 2016. Un gain substantiel par rapport à un scénario sans zones à faibles émissions où les niveaux ne diminueraient que de 47 à 62 % au même horizon.
Les chercheurs ont également calculé les bénéfices en cas d’application anticipé de cette cinquième phase. Dans leurs hypothèses, les scientifiques évoquent un remplacement en grande majorité par des voitures à essence de niveau Euro 5 ou Euro 6. Passant de 2024 à 2020, ce calendrier anticipé permettrait une réduction de l’ordre de 72 % à 77 % des émissions de NOx des voitures par rapport à l’échéancier aujourd’hui validé. « La mise en œuvre de la phase 5 en 2022 générerait une réduction de l’ordre de 66 % à 71 % » complète l’organisme.
Des accompagnements à prévoir
Pour ICCT, cette application anticipée de la phase 5 devra toutefois s’accompagner de mesures complémentaires, notamment pour encourager l’acquisition de véhicules à faibles émissions, même si des aides financières existent déjà. « Si les véhicules exclus étaient remplacés par des véhicules à zéro émission [à l’échappement], la réduction des émissions de NOx s’élèverait à 91%, en comparaison de la situation sans la mise en place de la ZFE » chiffre l’organisme.
Autre point évoqué : celui du renforcement des contrôles. Aujourd’hui visuelle, l’inspection des véhicules pourrait évoluer vers un système automatisé qui s’assurerait du respect des règles grâce à un dispositif de lecture des plaques d’immatriculation. Une possibilité offerte par la loi d’orientation des mobilités.