En Allemagne, des Nissan Leaf pour gérer le surplus d’électricité verte
En Allemagne, Nissan a mis en place un programme pilote avec le soutien des autorités fédérales afin de démontrer les bénéfices de la charge bidirectionnelle pour réguler l’excédent d’électricité issu des énergies renouvelables.
Alors que l’Allemagne réalise désormais 46 % de sa production électrique à partir de sources renouvelables, l’équilibrage du réseau devient un enjeu majeur pour un nombre croissant d’acteurs. Au cœur de cet écosystème, le gestionnaire de réseaux TenneT doit à la fois gérer le surplus d’énergie renouvelable issu du nord du pays tout en modérant la production du sud, à la fois plus coûteuse et moins écologique.
Dans le cadre du programme des autorités allemandes pour la transition énergétique, TenneT a expérimenté la technologie de charge directionnelle de Nissan pour optimiser l’énergie éolienne produite dans le nord du pays. Le gestionnaire de réseau a ainsi pu stocker le surplus d’électricité verte au sein des batteries d’une flotte de Nissan Leaf déployée à petite échelle. Une électricité ensuite réinjectée dans le réseau afin de répondre à la demande et de limiter le recourt à une production d’énergie fossile fortement carbonée.
Derrière ce système de vases communicants se cache un dispositif intelligent développé par l’opérateur spécialisé The Mobility House. Baptisé ChargePilot, ce logiciel assure le partage d’énergie entre les véhicules et le réseau électrique. Il répartit également la charge entre les différents véhicules pour limiter les pics de consommation.
« Le projet pilote a montré que nous pouvons utiliser l’électromobilité à l’avenir pour contrôler de manière flexible la production d’électricité renouvelable dépendante des conditions météorologiques. La flexibilité à court terme que la mobilité électrique nous fournit peut devenir un important bloc de construction pour la transition énergétique », a déclaré Tim Meyerjürgens, Chef des opérations à TenneT.
D’importants gains en CO2
Pour les énergéticiens, la gestion de cette électricité excédentaire est devenue une priorité. En 2017 et 2018, le parc éolien allemand a produit plus de cinq térawattheures de surplus. Selon les différents partenaires du projet, chaque kilowatt-heure d’énergie éolienne non perdu permet d’économiser 737 grammes de CO2 issus de combustibles fossiles tels que le charbon. En recourant aux batteries embarquées à bord des voitures électriques comme solution de stockage temporaire, ce sont jusqu’à huit millions de tonnes de CO2 qui auraient pu être économisées en 2017 et 2018.
« La réussite de ce projet est une fois de plus la preuve que la mobilité électrique fait partie intégrante de la transition énergétique. Nous nous sommes rapprochés de notre vision d’un avenir sans CO2 et avons démontré ce qui est techniquement possible aujourd’hui « , explique Thomas Raffeiner, fondateur et PDG de The Mobility House.
A l’échelle européenne, TenneT travaille actuellement avec d’autres gestionnaires de réseaux sur une plateforme commune. Celle-ci permettrait de s’appuyer sur de petites flottes de véhicules électriques utilisant le V2G pour assurer un pilotage beaucoup plus global de l’énergie.