Comment la voiture électrique va transformer les stations-services
Aujourd’hui passage obligatoire des utilisateurs de véhicules essence et diesel, les stations-services pourraient être rapidement délaissées avec la montée en puissance de la voiture électrique.
L’essor de la voiture électrique implique un changement de paradigme qui devrait lourdement impacter le réseau de stations-services traditionnel. Selon une nouvelle étude publiée par Columbus Consulting, les stations-service pourraient perdre 47 % de leurs ventes de carburants conventionnels d’ici 2035.
Pour réaliser ses estimations, le cabinet parisien a établi trois scenarii imaginant l’évolution du parc automobile à horizon 2050 avec des projections plus ou moins optimistes pour le développement de la voiture électrique.
Selon les estimations réalisées, la consommation de carburant pourrait ainsi baisser d’environ un tiers en France au cours des 15 prochaines années, entrainant une baisse des profits des stations conventionnelles de l’ordre de 71 %. « Certaines stations-service en zone rurale sont déjà en difficulté financière en raison des faibles volumes de carburants vendus » note le rapport. A l’inverse, les stations autoroutières sont moins impactées, les stations autoroutières accuseraient tout de même une baisse de profits de l’ordre de 30 % dès 2035.
La recharge comme nouveau levier d’attraction
Qui dit nouveaux carburants, dit nouvelles infrastructures. Avec l’augmentation constante du parc de voitures électriques, les stations-services vont devoir s’adapter en déployant des solutions de recharge spécifiques. Une dynamique déjà en cours dans de nombres aires d’autoroutes françaises.
Compte tenu du temps de charge supérieur à celui d’une voiture conventionnelle, le dimensionnement devra toutefois être adapté pour absorber le flux de voyageurs, en premier lieu durant l’affluence des grandes vacances. Pour permettre aux enseignes de dynamiser leurs nouveaux services de recharge, Columbus Consulting imagine une formule à deux niveaux :
• Une recharge rapide (~15 min) à coût plus élevé qui répondre aux usagers les plus pressés ;
• Une recharge plus lente (~60 min), à tarif réduit, qui pourrait servir de produit d’appel pour les services et commerces proposés sur place.
Ces nouveaux services de recharge pour les voitures électriques empêcheront-ils certaines stations-services de mettre la clé sous la porte ? Rien n’est moins sûr car la voiture électrique bouleverse les usages par rapport à un véhicule thermique conventionnel. A l’application « station-service » s’ajoute ce que l’on appelle la « recharge d’opportunité ». Parkings publics, centres-commerciaux, parcs de loisirs etc… ajoutés aux possibilités de recharge à domicile, ces potentiels lieux de ravitaillement permettront aux usagers de profiter de leur période de stationnement pour gagner de précieux kilomètres. Un fonctionnement de nature à réduire drastiquement leur passage en stations-services.