Emmanuel Macron, Marine Le Pen : quels sont les programmes des deux candidats pour la mobilité électrique ?
Après plusieurs semaines de campagne, le premier tour de l’élection présidentielle 2022 a eu lieu ce dimanche et a propulsé au second tour Emmanuel Macron, président sortant et candidat de La République en Marche (LREM), et Marine Le Pen, candidate du Rassemblement National (RN). Si les deux n’envisagent pas de la même manière le développement des véhicules électriques à batteries ou encore des ZFE, ils partagent des ambitions similaires s’agissant de la montée en puissance de la filière hydrogène.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen : deux visions très opposées de l’électrification
Dans la présentation de son programme présidentiel, le candidat Emmanuel Macron a précisé : « nous déploierons une offre abordable de véhicules électriques. Nous allons renforcer les choses, en particulier en mettant en place des mécanismes de leasing pour accompagner les ménages les plus modestes pour permettre de faire la transition de leurs véhicules ». Une mesure qui va dans le sens de ce qu’a annoncé Bruno Le Maire, actuel ministre de l’Économie, à savoir maintenir le bonus écologique pour les véhicules 100 % électriques, durant la Journée présidentielle organisée par la filière automobile le 14 mars 2022. Le candidat (qui vise d’atteindre les 500 000 points de recharge ouverts au public à la fin de son quinquennat, s’il est élu) chiffre à 5,4 milliards d’euros supplémentaires les dépenses publiques pour la décarbonation des transports dues notamment aux aides à l’achat, au leasing social, au rétrofit et aux investissements en infrastructures de recharge.
Marine Le Pen, quant à elle, paraît plus réservée quant à l’intégration des véhicules électriques dans le paysage automobile français ; rappelant que « les véhicules hybrides ont une place dans un avenir décarboné. Ils permettent de réduire les émissions et la consommation de carburant » (réponse au questionnaire du think tank TDIE) et souhaitant « ralentir la substitution du thermique par le tout électrique » (réponse à The Shift Project). Marine Le Pen qui, par ailleurs, a affirmé être contre les ZFE. Elle assure en effet que « la liberté de circuler, c’est aussi de pouvoir le faire partout » (discours prononcé à Fréjus, 12 septembre 2021) et que « les dispositifs des ZFE et de péage urbain sont une honte et une injustice sociale indigne de la France. J’y mettrai fin dès mon arrivée au pouvoir » (réponse à The Shift Project).
Emmanuel Macron et Marine Le Pen : une volonté de développer la filière hydrogène
Marine Le Pen s’affiche en revanche clairement en « défenseuse » de l’hydrogène, elle qui rappelle avoir été l’une des premières personnalités politiques françaises à soutenir cette filière dès les années 2000 : « la France s’engagera sur la révolution hydrogène (…). Cet hydrogène ira, par priorité, à l’industrie, à l’équilibre du réseau électrique, puis aux transports non-électrificables » (réponse à The Shift Project). Jean-Philippe Tanguy représentant Marine Le Pen pendant la Journée présidentielle organisée par la filière automobile le 14 mars 2022, a précisé l’importance selon le Rassemblement National d’avoir un « mix énergétique » électrique mêlant batteries, hybride et hydrogène.
En face, Emmanuel Macron promeut également la filière hydrogène dans son programme. Il propose ainsi de continuer d’investir dans l’hydrogène vert, notamment pour produire le premier avion bas carbone. Il évoque par ailleurs l’installation de deux gigafactories d’électrolyseurs. Rendez-vous est maintenant pris le 24 avril 2022 pour savoir qui d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen sera élu président de la République. L’Avere-France, en tant qu’association nationale pour le développement de la mobilité électrique, continuera de représenter les intérêts des acteurs de l’écosystème, toujours dans l’optique d’accompagner et d’accélérer la transition vers la mobilité électrique.