Enquête 6t – uberGREEN : les chauffeurs prêts à passer de l’hybride vers l’électrique !
Uber souhaite proposer à ses utilisateurs 50% de véhicules électriques en 2022 sur sa plateforme, une décision qui dépend avant tout du bon vouloir des chauffeurs. La voie semble déjà tracée : une étude réalisée par 6t montre bien que le choix de l’hybride et a fortiori de l’électrique est économiquement avantageux et bien perçu des usagers. Tout l’enjeu est de le faire savoir.
Un an après la mise en service d’uberGREEN en juin 2016, le bureau de recherche 6t a passé au crible les impacts du lancement de cette offre spécialement centrée sur les véhicules hybrides et électriques. Aujourd’hui, elle concerne quelque 1 500 chauffeurs pour 55 000 utilisateurs uniques.
Premier constat : sur les 200 chauffeurs interrogés en ligne, seulement 10 disposent d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable. Les résultats de l’enquête se concentrent donc sur l’hybride, mais laissent déjà entrevoir des enseignements favorables à une conversion vers le 100% électrique. D’autant que, pour motiver ses chauffeurs à franchir le cap, Uber propose une aide de 4 000 € cumulable avec le bonus écologique.
Des signaux positifs en faveur du véhicule électrique
L’enquête révèle que les chauffeurs uberGREEN sont passés à l’hybride avant tout pour des raisons économiques. De la location du véhicule aux frais de carburant, l’hybride est gagnant sur tous les tableaux. Ces bénéfices devraient ainsi s’amplifier en passant au véhicule 100% électrique avec des « économies accrues, non seulement sur le carburant, mais aussi sur les frais d’entretien », a relevé Marie Castelli, Secrétaire générale de l’Avere-France, lors de la présentation publique des résultats. Un enseignement particulièrement encourageant pour le développement du véhicule électrique parmi les chauffeurs VTC, dont le business modèle est avant tout élaboré autour du TCO de leur outil de travail.
Moins attendues, les conclusions de l’étude mettent aussi en avant le silence des véhicules électriques et hybrides, cité par 43% des sondés comme étant une bonne surprise. Associé à l’éco-conduite, le mode de conduite plus souple de ces véhicules est ainsi susceptible de réduire les risques d’accident de la route. Autant de conclusions dont s’est réjoui Alexandre Droulers, responsable des projets mobilité chez Uber : « La prise de conscience des chauffeurs sur les avantages économiques et le confort des véhicules hybrides et électriques est rassurante ».
Il reste encore des a priori à lever. Tout comme l’étude IPSOS sur les Français et la mobilité électrique l’avait montré, les chauffeurs VTC souffrent encore d’un déficit d’information et certains confondent même hybrides et électriques. Il faut y ajouter encore des réserves sur l’autonomie des batteries, d’où l’importance de communiquer sur les réseaux de bornes de recharge « accélérée » et rapide en Ile-de-France.
Quelles perspectives ?
Les constats bien connus de la filière se vérifient aussi sur l’expérience uberGREEN : les chauffeurs sont les meilleurs ambassadeurs des technologies vertes. 31% de leurs clients connaissent mieux ce type de voitures après en avoir discuté avec eux. Puis, à leur tour, les clients eux-mêmes disséminent la bonne parole en recommandant l’usage de l’option à leur entourage (60% du panel interrogé). Alors comment développer ce cercle vertueux ?
L’étude montre une appétence des utilisateurs (53% des sondés) à ce que le service intègre d’autres modèles que les berlines propres au service de VTC. Une possibilité justement offerte par la réglementation. Pour Uber, elle permettrait alors de « personnaliser au maximum la solution de mobilité en fonction du besoin du client » et de renforcer ainsi le service proposé. La montée en disponibilité des véhicules sera par ailleurs primordiale pour que uberGREEN sorte du camp des précurseurs.
Pour y parvenir, il faudra d’abord convaincre d’autres chauffeurs de s’équiper. Uber a confirmé le maintien de la prime de 4 000 € destinée à servir son ambition d’avoir 50% de véhicules électriques sur la plateforme en 2022. Nul doute que l’arrivée de modèles dotés d’une autonomie supérieure facilitera la décision des chauffeurs qui parcourent quelque 280 km quotidiens. L’enquête soulève aussi deux autres pistes considérées comme des leviers du passage à l’électrique par les chauffeurs : proposer plus de courses pour les détenteurs d’un véhicule électrique ou hybride ou bien en augmenter la rémunération.
Face à ces résultats très positifs, la balle est dans le camp d’Uber et de tous les opérateurs de VTC et taxis pour accompagner les chauffeurs dans le passage vers l’électrique!
Illustration : © Uber