Joseph Beretta : « Je suis assez confiant pour les prochaines années »
Lors de la Conférence Institutionnelle du 10 janvier, le Président de l’Avere-France Joseph Beretta a fait le point sur l’année écoulée. Alors qu’il a qualifié 2017 d’année de changement et d’élargissement pour l’électromobilité, il revient sur les grands enjeux de 2018 : le lancement du marché du véhicule électrique d’occasion et la future loi sur les mobilités.
Avere-France : Il n’y a jamais eu autant de véhicules électriques immatriculés qu’en 2017, pourtant la croissance est moins soutenue qu’auparavant. Comment expliquez-vous cela ?
Joseph Beretta : Nous sommes à un tournant où la demande est en forte croissance. Il faut donc un peu de temps pour que les constructeurs adaptent leurs volumes de production. Nous allons retrouver un fort régime de croissance dans les mois à venir grâce à l’élargissement de l’offre et la réduction des délais de livraison.
Lors de la conférence institutionnelle de l’Avere-France le 10 janvier, vous avez dit de 2017 qu’il s’agissait d’une année de changements. Quels sont les principaux évènements que vous retiendrez ?
Nous avons observé plusieurs changements en 2017, tout d’abord politiques. Avec un nouveau gouvernement, il a fallu rencontrer de nouvelles équipes et leur présenter les intérêts et les enjeux liés à la mobilité électrique, ainsi que la nécessité d’accompagner le développement de la filière. L’annonce de la fin de la commercialisation des véhicules émettant des gaz à effet de serre montre bien que le gouvernement est conscient du potentiel de l’électromobilité. Il y a également eu un changement dans la perception des voitures électriques par les Français, qui aujourd’hui comprennent l’urgence écologique que nous traversons. Cette prise de conscience progresse malheureusement en raison de la hausse du nombre de pics de pollution partout en France, mais surtout grâce à l’élargissement de l’offre en véhicules à très faibles émissions. L’augmentation globale de l’autonomie des batteries, passée de 150 à 300 kilomètres environ, a enfin levé l’un des derniers freins à l’achat d’un modèle électrique.
La politique de soutien public à l’acquisition de véhicule électrique a été profondément revue. Alors que le bonus écologique a été maintenu à 6 000 euros, la prime à la conversion pour un véhicule électrique neuf a été ramenée à 2 500 euros, contre 4 000 l’an passé. Comment expliquez-vous ce choix ?
Le gouvernement a choisi de maintenir son engagement en faveur du véhicule électrique en conservant le niveaux du bonus à 6000 euros. La prime à la conversion a quant à elle été rabotée de 40 % et élargie aux véhicules d’occasion. Ces choix sont essentiellement budgétaires afin de respecter l’enveloppe du Compte d’Affectation Spéciale qui gère le dispositif du bonus/malus. Ils vont cependant permettre de dynamiser le marché de l’occasion VE et ainsi permettre à un plus grand nombre d’accéder à la mobilité électrique, tout en mettant au rebut un vieux véhicule essence ou diesel. Comme l’achat d’un nouveau véhicule neuf est liée à la vente d’un modèle ancien, soutenir le marché de l’occasion doit accélérer les ventes de véhicules neufs. Je suis assez confiant pour les prochaines années si le gouvernement maintien ces deux dispositifs à ce niveau.
Qu’espérez-vous de la future loi sur les mobilités, dont les premières propositions devraient être soumises en avril ?
Cette loi doit favoriser l’usage de la mobilité électrique dans toutes ses dimensions : deux roues, véhicule léger, poids lourd et bus. Elle se doit de donner un cadre pour le développement des infrastructures qui tienne compte des contraintes de déploiement et de financement. Des mesures pour simplifier et favoriser l’usage de véhicules électriques sont aussi attendues.
Crédits : Avere-France