Journées AVEM de l’électro-mobilité : le résumé des débats

Associant groupes de travail et colloque, les premières journées AVEM de l’électro-mobilité se sont déroulées les 28 et 29 septembre derniers à Cagnes-sur-Mer. Une grande première à laquelle l’AVERE-France était associée.

AVERE France – AVEM : un partenariat officiellement actéAnnoncé à la mi-septembre, le partenariat entre l’AVERE-France et l’AVEM a été officiellement signé en présence de Louis Nègre, Sénateur des Alpes-Maritimes et Maire de Cagnes-sur-Mer.« Il s’agit de mettre nos forces en commun sans perdre nos identités et arriver à être plus forts ensemble » a résumé Joseph Beretta, Président de l’AVERE France. « Nous avons lancé un club d’associations régionales il y a 8 ans. L’AVEM est un cas à part et nous avons créé un cadre particulier » a précisé Joseph Beretta, lors de la signature de la convention.

AVERE FRANCE AVEM

De gauche à droite : Jean-Paul Faure (Avem), Louis Nègre (Président du GART, Sénateur des Alpes-Maritimes et Maire de Cagnes-sur-Mer) et Joseph Berreta (Avere-France) Crédit : Avem

Bus électrique : une filière française à construire

Au même titre que l’Europe a besoin d’une industrie de la batterie, le bus électrique a également besoin de sa propre filière française. C’est l’appel lancé par Louis Nègre, Président du GART, Sénateur des Alpes-Maritimes et Maire de Cagnes-sur-Mer. « Qu’est-ce qu’on attend en France ? » s’est interrogé l’élu, s’inquiétant de la montée en puissance des constructeurs chinois qui n’hésitent plus à implanter leurs usines en Europe. « A nous de réagir, à nous d’être à la pointe, à nous d’être innovants… » a-t-il ajouté, indiquant que le GART avait créé une centrale d’achat rassemblant les demandes pour diminuer les coûts. « On ne vous attendra pas » a-t-il lancé comme un avertissement aux constructeurs français et européens.

Des enjeux qui ne s’arrêtent pas seulement à la filière bus. « Si on veut que la France atteigne son objectif 2040, il faut aussi que l’infrastructure se prépare, que le réseau évolue et que l’électricité soit décarbonée » a rappelé le Président de l’AVERE France. « Il y a un challenge qui ne concerne pas que les constructeurs mais l’ensemble des acteurs » a t-il souligné, rappelant que le nombre de véhicules électriques vendus dans le monde devrait dépasser le million d’unités en 2017.

Les flottes électriques à l’honneurL’insertion du véhicule électrique dans les flottes était à l’honneur de cette première édition des journées de l’AVEM. Alors qu’ERDF présentait son dispositif EcoFlot permettant de « piloter » la charge en fonction de la disponibilité du réseau, la branche locale du groupe SAP expliquait comment elle comptait convertir l’intégralité de son parc à l’électrique d’ici à 2022 en multipliant les outils incitatifs à destination de ses employés.

Du côté de la Métropole Nice Côte d’Azur, la parole était donnée à Michel Turco, Directeur de la modernisation, des moyens et de la stratégie immobilière. « La loi impose 20 % de VE à chaque achat. Nous avons essayé de mettre la barre à 40 %. C’est quelque chose qui fonctionne assez bien et nous ne sommes pas toujours en mesure de fournir le nombre de véhicules électriques qu’on nous demande » a-t-il précisé devant l’assemblée.

L’interopérabilité fait débatAlors que Sodetrel soulignait la forte augmentation de fréquentation du réseau Corri-Door durant les deux mois d’été, l’opérateur, filiale du groupe EDF, a également souligné une forte hausse du nombre de recharges réalisées par le biais d’opérateurs tiers connectés à la plateforme GIREVE. « Sur 3000 charges, plus de 1000 l’ont été en interopérabilité » a indiqué Juliette Antoine-Simon, Directrice Générale de Sodetrel.

Chez GIREVE, c’est le « ConnectPlace » qui était à l’honneur. Présenté comme un « Portail au service des opérateurs de la mobilité électrique », cet outil dématérialisé permet aux opérateurs de signer en ligne leurs accords d’itinérance. « De quoi faciliter les démarches en limitant la paperasse » note Vianney Devienne, Directeur Commercial de GIREVE.

Pour Easytrip, qui distribue la carte Kiwhi Pass, le futur de l’interopérabilité passe par le protocole OCPI. Considéré comme « la suite » de l’OCPP, permettant la communication entre les bornes et les outils de supervisions, l’OCPI vise à normaliser les échanges « directs » entre les superviseurs et les opérateurs de mobilité. « La tendance de fond est d’aller vers des protocoles ouverts » note Claude Muller, Directeur Général d’Easytrip. « Via ce système, l’itinérance est faite très facilement aussi bien commercialement que juridiquement » ajoute t-il.

Une région en actionPar la voix de Valentin Lyant, chargé de mission au sein de l’Observatoire Régional de l’Energie, du Climat et de l’Air, la Région PACA a rappelé ses ambitions en matière de véhicules électriques. Alors que le territoire dénombre aujourd’hui environ 5 000 véhicules électriques en circulation, il pourrait en compter 240 000 à l’horizon 2023 si les objectifs nationaux sont atteints. Ici encore, l’enjeu énergétique est important. « En incluant les points de charge particuliers, on pourrait atteindre 700 000 points de charge en 2030 » estime le représentant de la région.

 Valentin Lyant

Valentin Lyant, chargé de mission au sein de l’Observatoire Régional de l’Energie, du Climat et de l’Air Crédit : Avem

« Il ne faut pas considérer le véhicule électrique comme une contrainte pour le réseau mais plutôt comme une opportunité. Le véhicule électrique à l’horizon 2030 sera un système de stockage décentralisé de l’énergie. Cela ne pourra pas se faire avec le réseau actuel. Il faut qu’il soit communiquant » a-t-il ajouté, estimant que des systèmes de pilotage comme celui présenté par Enedis seront amenés à se généraliser.

En termes de projets, la région prévoit de tester avec Transdev un autocar électrique fournit par le constructeur chinois Yutong dans le courant du mois d’octobre. En décembre, un appel à projets régional autour des bornes de recharge et de la charge intelligente sera également lancé.

Groupes de travail : un premier essai concluantOutre son colloque, l’AVEM a également organisé plusieurs groupes de travail. Réunis en petits comités, les acteurs de la filière ont pu échanger sur des thématiques aussi variées que les le déploiement des véhicules électriques, les infrastructures de recharge, les batteries ou le mix-énergétique.

« L’expérience s’est révélée très concluante et a soulevé beaucoup d’enthousiasme de la part des participants. Elle sera donc renouvelée et amplifiée l’an prochain lors des secondes Journées AVEM de l’électro-mobilité » a déclaré Jean-Paul Faure, Président de l’AVEM.