La filière batteries identifiée parmi les secteurs prioritaires par le gouvernement
Réalisé conjointement par le ministère de l’Économie et des Finances et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, un rapport liste les secteurs à forts enjeux de compétitivité pour le pays. La filière batteries est clairement identifiée par les pouvoirs publics.
Construit autour de quatre enjeux sociétaux fondamentaux – alimentation, santé, environnement et numérique – le rapport invite à « faire de la France une économie de rupture technologique ». Il dispose d’un chapitre complet dédié à la transition énergétique et à une mobilité « sans énergie fossile ».
22 marchés identifiés dont 10 prioritaires
Au total, le rapport identifie 22 marchés émergents, dont 10 jugés prioritaires, pour lesquels la France a le potentiel de « jouer un rôle de leader à l’échelle mondiale ».
Sans être identifiée parmi les 10 marchés prioritaires du rapport, la filière batteries pour véhicules électriques entre dans la catégorie des « marchés émergents nécessitant un soutien public ».
« La maîtrise technologique de la production de cellules de batteries est appelée à jouer un rôle similaire à la conception des moteurs thermiques » soulignent les auteurs du rapport. Un secteur soutenu par une demande croissante, amenée à croître de 10 % par an jusqu’en 2025 à l’échelle nationale.
Un chantier prioritaire
« Compte tenu de ce caractère stratégique pour le secteur de l’automobile et de la position de force des fournisseurs asiatiques, l’émergence d’une offre industrielle française apparaît comme un chantier prioritaire » explique le rapport qui appelle à la mise en place de mesures réglementaires pour favoriser la production de batteries françaises.
La sécurisation de l’approvisionnement est également évoquée, notamment via le développement du recyclage et l’exploitation des ressources disponibles en France ou à l’étranger. Pour rappel, les réserves de lithium sont concentrées entre quatre principaux pays : le Chili (52 %), la Chine (22 %), l’Argentine (14 %) et l’Australie (11 %).
Les atouts français
Si la France ne dispose pas des capacités industrielles des acteurs asiatiques, elle reste bien positionnée sur le volet R&D avec des structures telles que le CEA ou le CNRS dans le domaine public. Dans le privé, des groupes comme Saft et Bolloré sont cités par les auteurs du rapport.
De nombreuses startups se sont également lancées sur le secteur sur le marché du stockage de l’énergie (Tiamat) ou sur la production de matériaux/électrodes (Nawa, Nanomaker). D’autres acteurs sont également appelés à jouer un rôle important dans les années à venir tels que les chimistes Solvay et Arkema.
Premier site pilote avec Saft et PSA
Associée avec d’autres pays européens dans l’Airbus de la Batterie, la France a déjà engagé une première action concrète à travers le financement d’un premier site pilote en région Nouvelle Aquitaine.
Porté par PSA et Saft, le projet vise à engager un processus de production de cellules à grande échelle. Expérimentale, cette première ligne de production conduira à la construction de deux autres sites de plus grande envergure. Localisé en France, le premier sera lancé en 2022. Basé en Allemagne, le second est prévu pour 2024.