La France pourrait économiser 1,2 milliard d’euros chaque année grâce aux véhicules électriques
L’organisation européenne Transport & Environnement met en lumière les économies que pourrait apporter un développement massif des énergies renouvelables par le déploiement des véhicules électriques et de la recharge intelligente. D’ici à 2040, la France, l’Italie, l’Espagne et le Royaume-Uni pourraient économiser chacun entre 500 millions et 1,3 milliard d’euros chaque année.
Réalisée avec le concours des entreprises Enel, Iberdola et des constructeurs Renault et Nissan, cette nouvelle étude de l’organisation Transport & Environnement chiffre les gains potentiels liés au développement des énergies renouvelables et de l’électromobilité en France, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni.
Dans ces pays, les économies générées pourraient atteindre 4 milliards d’euros par an d’ici 2040 estiment les auteurs du rapport qui chiffre un potentiel à 1,21 milliard d’euros rien que pour l’Hexagone. Un scénario dont la réalisation reste toutefois conditionnée au déploiement de dispositifs de recharge dits intelligents. Jugée essentielle pour accélérer l’adoption du véhicule électrique, cette approche « smart grid » doit permettre de limiter les pics de consommation en assurant une meilleure communication entre la voiture et le réseau électrique par le biais de systèmes tels que le vehicle-to-grid. « Si les véhicules électriques venaient à se charger au moment du pic journalier, cela pourrait accroître le besoin de nouvelles centrales (fossiles) » avertit l’association qui appelle à la définition d’une tarification incitative pour inciter les usagers à recharger leurs véhicules en heures creuses.
« Les véhicules électriques ne bloqueront pas nos réseaux électriques, comme l’indique un rapport trompeur. Au contraire, les « batteries sur roues » peuvent épargner aux réseaux européens des mises à niveau coûteuses et permettre à davantage de sources d’énergie renouvelables de fonctionner plus rapidement. Il suffit de les recharger au bon moment de la journée, par exemple le jour dans des pays ensoleillés » explique Julia Poliscanova, responsable des véhicules propres et de la mobilité électrique chez T & E.
L’enjeu de la seconde vie
La réutilisation des batteries est un autre point mis en exergue par le rapport de T&E. Selon l’étude, leur utilisation en seconde vie permettrait d’économie plus de 40 % par rapport à l’acquisition de batteries neuves.
« L’une des utilisations les plus prometteuses des batteries recyclées est d’éviter les pics de demande des gros utilisateurs, tels que les dépôts chargeant des parcs de bus électriques la nuit » illustre l’association qui met toutefois en garde les autorités européennes quant aux limites actuelles des capacités de recyclage sur le Vieux Continent. « La plupart des installations de recyclage européennes traitent des batteries au plomb, mais pas des batteries lithium-ion, utilisées dans les voitures électriques » note le rapport de l’ONG qui appelle à ce que la nouvelle directive de l’Union Européenne sur les batteries, attendue en fin d’année, fixe des objectifs ambitieux au secteur du recyclage.
« Le recyclage n’est pas seulement un pilier essentiel de la production durable de batteries, il offre également un potentiel énorme pour conserver des métaux essentiels tels que le cobalt et le lithium en Europe, créant ainsi de nouvelles filières vertes et des emplois » complète Julia Poliscanova.