La voiture électrique plus économique que son équivalent thermique selon l’UFC-Que Choisir
Selon une étude comparative réalisée par l’association UFC-Que Choisir et financée par la European Climate Foundation, un véhicule électrique est aujourd’hui plus économique que son équivalent thermique. Une bonne nouvelle pour les personnes qui doutaient encore de l’intérêt économique des modèles à faibles émissions et dont l’Avere-France se félicite.
Alors que le coût total de possession d’une automobile est mal perçu par de nombreux Français, l’étude « Véhicules à faibles émissions : l’intérêt économique des consommateurs rejoint enfin l’intérêt environnemental » réalisée par l’UFC-Que Choisir met en évidence les gains économiques obtenus grâce à un véhicule électrique par rapport à un thermique.
Une méthodologie complète
L’UFC-Que Choisir a souhaité comparer différentes motorisations et les impacts financiers probables de leurs évolutions technologiques à horizon 2030. Différentes hypothèses ont été retenues, par exemple sur la période de détention du véhicule. Ainsi, le premier propriétaire le conserverait pendant 4 ans et parcourait 15 000 kilomètres par an, tandis que le second propriétaire roulerait 12 000 kilomètres chaque année pendant 5 ans, et enfin le troisième automobiliste effectuerait 10 000 kilomètres/an pendant 7 ans. Le kilométrage a également été adapté en fonction de différents scénarios basés sur le lieu d’utilisation : le kilométrage de référence est ainsi réduit de 23 % en territoires urbain et péri-urbain et augmenté de 12 % en milieu rural.
Pour être la plus exhaustive possible, l’étude a également pris en compte l’intégralité des dépenses supportées par les consommateurs : assurance, carburant, entretien, financement et dépréciation du véhicule. Les tarifs préférentiels voire la gratuité du stationnement, difficiles à chiffrer pour l’association, sont également à considérer.
Le véhicule électrique plus économique grâce au bonus écologique
Selon les résultats obtenus, les économies à l’usage et les aides à l’achat rendent la voiture électrique jusqu’à 5 % moins coûteuse par rapport à un équivalent thermique, voire 28 % pour un modèle de seconde main et même jusqu’à 37 % pour un véhicule de troisième main. Cela représente un gain financier pouvant atteindre 1 017 euros par an.
Principale dépense des conducteurs, le budget carburant annuel d’un diesel atteint 1 181 euros et 1 461 euros pour un essence, tandis qu’un véhicule électrique ne consomme que 188 euros d’électricité à l’année.
Seules, ces économies ne permettent cependant pas de couvrir le différentiel de coût à l’achat entre un modèle thermique et un électrique. Sans le bonus, le TCO du véhicule électrique serait supérieur de 13 % par rapport au diesel. Le bonus écologique de 6 000 euros permet aujourd’hui de rendre les voitures électriques plus économiques. UFC-Que Choisir considère aussi qu’il ne sera plus nécessaire en 2025, lorsque les prix de vente entre électriques et thermiques seront similaires notamment grâce à la baisse des coûts de production.
Concernant les hybrides rechargeables, l’étude montre qu’ils sont aujourd’hui plus onéreux que les modèles thermiques en première main mais que la technologie devient rentable selon l’hypothèse d’un achat en seconde main.
Enfin, les gains économiques de 5 % pour un véhicule de première main s’observent en milieu rural, là où l’offre de transport collectif est inexistante et où les consommateurs sont les plus touchés par la hausse de la fiscalité sur les carburants fossiles. En milieux urbains et périurbains, le coût total de possession des modèles électriques est équivalent à celui des thermiques, les avantages environnementaux en plus.
Renforcer l’information aux consommateurs
Les résultats obtenus par l’étude semblent être en contradiction avec l’opinion générale qui considère régulièrement le véhicule électrique comme étant plus coûteux. L’UFC-Que Choisir appelle donc le gouvernement à renforcer l’information aux consommateurs sur le coût kilométrique réel des automobiles afin de pouvoir les comparer correctement avant l’achat.
L’Avere-France se félicite qu’une structure comme l’UFC-Que Choisir se saisisse de la question et mette en avant les gains économiques réalisables en adoptant une voiture électrique. Cécile Goubet, Secrétaire Générale de l’Avere-France : « Alors que le coût d’achat est toujours un frein au passage à l’électrique pour une partie des Français, il est primordial de rappeler que le coût de possession d’un véhicule se calcule sur plusieurs années et que les économies réalisées à l’usage viennent largement compenser le surcoût à l’achat ».
Au sujet du différentiel de coût d’acquisition entre modèles thermiques et électriques, Cécile Goubet rappelle l’importance du bonus écologique de 6 000 euros. « Comme le précise bien l’étude UFC-Que Choisir, l’aide de l’Etat permet de réduire l’écart de prix entre le véhicule électrique et les véhicules thermiques. Celle-ci doit être maintenu tant que les prix d’achat ne se seront pas alignés. Cela se fera lorsque les constructeurs réaliseront des économies d’échelle sur la production ». Et de rappeler qu’au Danemark, les ventes de véhicules rechargeables ont chuté avec la suppression des aides nationales en 2015.
Illustration : UFC-Que-Choisir