Le rapport Mission VUL propose de nouvelles mesures pour favoriser les utilitaires électriques
Mandaté par le Premier Ministre en début d’année, le député Damien Pichereau vient de remettre à la Ministre en charge des transports, Elisabeth Borne, son rapport « Mission VUL » dans lequel il préconise de nouvelles mesures en faveur des utilitaires électriques.
Résultat de près d’une cinquantaine d’audition d’acteurs clé de la filière, le rapport est composé de 33 propositions réparties à travers six axes majeurs, dont l’un visant à aider les professionnels à convertir leur flotte vers des véhicules plus propres.
« Le parc de VUL, vieillissant, est générateur d’externalités négatives importantes » alerte le rapport. A la tonne transportée, les véhicules utilitaires légers émettent aujourd’hui environ 5.7 fois plus de gaz à effet de serre que les poids-lourds, soit 206 g/km contre 36 g/km. Un constat qui oblige à agir pour moderniser et convertir le parc vers des modèles plus respectueux de l’environnement.
Très fortement diéselisé en raison de dispositifs fiscaux avantageux pour les professionnels, le parc français de VUL fonctionne à 97 % au gazole selon des relevés datant de janvier 2017. A côté de cela, l’essence ne représente que 2 % et l’électrique 0.4 % du parc en circulation.
Etendre le suramortissement
Alors que les utilitaires électriques peuvent déjà prétendre au bonus et à la prime à la conversion, le rapport préconise d’y ajouter un dispositif de suramortissement.Déjà appliqué pour les véhicules lourds au PTAC supérieur ou égal à 3.5 t, le nouveau système serait étendu aux VUL fonctionnant à l’hydrogène, au gaz naturel ou à l’électricité.
Un avantage supplémentaire qui permettre de réduire le surcoût à l’achat des véhicules à motorisation alternative, aujourd’hui 30 à 50 % plus chers qu’une motorisation classique.
« Aux conditions actuelles de fiscalité applicable aux entreprises, un suramortissement de 40 % revient à un crédit d’impôt de 11,2 % de la valeur du véhicule » chiffre le rapport. Une mesure qui ne serait que provisoire, le temps que les économies d’échelle permettent de réduire l’écart des carburants alternatifs vis-à-vis des motorisations traditionnelles.
Encourager le rétrofit
Citant pour exemple certaines sociétés allemandes spécialisées dans ce type d’intervention, le rapport souhaite encourager le « rétrofit », c’est à dire la conversion de véhicules thermiques. Une solution qui permettrait de transformer les véhicules existants en remplaçant leur motorisation thermique par un groupe motopropulseur électrique couplé à des batteries.
« Les conséquences sont positives en matière de recyclage puisque les véhicules remotorisés restent plus longtemps sur les routes » argumente le rapport qui souligne toutefois des freins liés à l’homologation sur le territoire français.« Un examen de la pertinence des conditions d’homologation devrait être réalisé et des aides à la conversion devraient être mises en place pour soutenir ce marché » préconise-t-il.
Développer les infrastructures
Rappelant les engagements pris par la France dans le cadre de la directive européenne 2014/94/UE du 22 octobre 2014 liée au déploiement des infrastructures de ravitaillement pour les carburants alternatifs, le rapport invite à un « fort volontarisme politique » sur le sujet. Il ne donne toutefois pas davantage de détails quant aux objectifs à réaliser et aux types d’infrastructures à déployer.
Crédits : Renault