Les constructeurs allemands en tête des investissements dans le domaine de la mobilité électrique
Avec pour ambition de devenir leaders du segment à compter des années 2020, les trois principaux constructeurs allemands investissent massivement dans l’électrique.
Selon une étude du cabinet EY, Volkswagen, Daimler et BMW ont annoncé pas moins de 4,7 milliards d’euros d’investissements dans l’électrique à travers le monde au cours des deux dernières années. Ils dépassent ainsi largement les constructeurs américains (335 millions d’euros), français (110 millions d’euros) et japonais (19 millions d’euros).
Volkswagen promet une voiture électrique par mois à compter de 2019
Chez Volkswagen, la mobilité électrique est en pleine effervescence. Alors qu’il prévoit de lancer 80 modèles électriques d’ici 2025 et d’en produire trois millions par an à la même échéance, le groupe allemand a annoncé les prochaines étapes de sa « Roadmap E ».
Promettant le lancement d’un nouveau véhicule électrique « pratiquement tous les mois » à compter de 2019, Volkswagen compte s’appuyer sur un vaste plan industriel. Alors qu’il produit aujourd’hui ses véhicules électriques sur trois sites distincts, le groupe en équipera neuf de plus d’ici à 2020. A horizon 2022, ce sont 16 sites du groupe qui seront convertis pour la production de véhicules électriques. Volkswagen compte notamment investir un milliard d’euros pour la transformation de son usine de Zwickau dans l’est de l’Allemagne, et 750 millions dans l’usine de Cassel pour y fabriquer des moteurs électriques.
En parallèle, le géant allemand annonce être parvenu à sécuriser ses approvisionnements en cellules batteries avec des fabricants en Europe et en Chine. Des contrats représentant quelque 20 milliards de dollars d’investissement et qui seront bientôt complétés par des accords similaires pour le marché nord-américain.
En pratique, le programme d’électrification concerne l’ensemble des marques du groupe. Chez Volkswagen, la famille ID deviendra réalité en novembre 2019 avec la sortie d’une compacte censée remplacer l’actuelle e-Golf.
Pour Audi, l’offensive débutera dès la fin 2018 avec le lancement du SUV e-tron, suivi par un coupé l’année suivante. Lors de la présentation de ses résultats, la marque aux anneaux a également annoncé l’arrivée d’une Audi e-tron GT, une berline électrique sportive qui reprendra les mêmes bases techniques que la Porsche Mission E. Attendu d’ici 2019, le modèle de Porsche fait partie d’un investissement de 6 milliards d’euros dédié à l’électromobilité. S’étalant jusqu’en 2022, celui-ci devrait notamment permettre d’élargir l’offre autour de la Mission E. Une ambition déjà exprimée à Genève où le constructeur révélait la Mission E Cross Turismo, un concept préfigurant l’arrivée d’une déclinaison SUV.
Quant à Skoda, la marque tchèque lancera ses premiers modèles branchés courant 2019 avec le lancement de la Superb hybride rechargeable et de la version électrique de la petite Citigo.
BMW confirme l’arrivée d’une i4
Plus discret des trois grands groupes allemands, BMW n’est pas pour autant inactif dans le domaine du véhicule électrique. Au salon de Genève, le constructeur a confirmé l’arrivée d’une BMW i4. Basée sur le iVision Dynamics, un concept révélé lors du dernier salon de Francfort, la berline devrait proposer quelque 600 kilomètres d’autonomie. Attendue d’ici à 2025, elle viendra notamment concurrencer la Model S de Tesla ou l’I.D Vizzion, la future berline électrique de Volkswagen.
D’ici là, le groupe prévoit le lancement des versions électriques de la BMW X3 et de la Mini. Attendue en 2019 et assemblée à Oxford, au Royaume-Uni, celle-ci sera également fabriquée sur un second site industriel en Chine.
A l’échelle du groupe, BMW compte ainsi lancer 25 véhicules électrifiés d’ici à 2025.
Daimler investit en Chine et en Thaïlande
Outre l’annonce fin février d’un investissement de 2,6 milliards d’euros dans le domaine du camion électrique, le groupe Daimler a annoncé un nouvel investissement de 100 millions d’euros en Thaïlande. Pour le constructeur, il s’agit d’étendre les capacités du site actuellement implanté à Bangkok et de financer la construction d’une nouvelle usine. Des batteries qui serviront aussi bien à fournir le marché local qu’à être exportées sur d’autres marchés.
En parallèle, les financements en Chine se poursuivent. Après avoir annoncé en février un nouvel investissement de 1,5 milliard d’euros pour l’introduction de sa gamme EQ en Chine en partenariat avec BAIC, le groupe allemand a officialisé début mars une prise de participation de 3.9 % dans Beijing Electric Vehicle, une filiale de BAIC spécialisée dans le véhicule électrique.
A l’échelle mondiale, l’offensive électrique de Daimler s’appuiera quant à elle sur la mise en place de six sites de production.
Crédits : Volkswagen / BMW / Mercedes