Les objectifs des collectivités françaises ne sont pas à la hauteur du défi climatique
Selon une étude du WWF, les engagement pris par les grandes métropoles françaises ne sont pas à la hauteur des enjeux climatiques visant à contenir la hausse des températures sous la barre des 2°C. L’association invite les collectivités concernées à accélérer leurs actions pour engager une transition écologique et relever le défi climatique.
En matière de transition énergétique, les efforts réalisés par les dix plus grandes métropoles françaises pour répondre à l’Accord de Paris, signé fin 2015, sont insuffisants. Voici la conclusion d’une étude publiée par WWF France avec EcoAct qui incite les collectivités à accentuer leurs objectifs pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C.
Représentant 80 % de la population française et concentrant 67 % des émissions de gaz à effet de serre, les grandes métropoles ont un rôle primordial à jouer dans la transition écologique. Le rapport a évalué et attribué un « budget carbone » à ne pas excéder d’ici à 2100 aux dix plus grandes métropoles françaises (Paris, Aix-Marseille, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Nice, Strasbourg et Rouen).
Au rythme actuel, les collectivités concernées auront consommé l’intégralité de ce budget en à peine 13 ans. Pire, la Métropole du Grand Paris aura même dépassé son budget carbone 2°C en 2025, alors que celui visant à limiter la hausse des températures à 1,5 °C sera dépassé dès l’an prochain.
« Même en respectant les objectifs que les métropoles se sont déjà fixées, leur budget carbone devrait être entièrement consommé entre 2025 et 2044. Au niveau national, la France aura consommé ce budget carbone en 2028, d’ici 10 ans seulement » alerte l’association qui appelle les territoires à revoir rapidement leurs ambitions à la hausse. « Tout retard pris à court terme rendra difficile voire impossible le respect de son « droit à émettre » sur la période 2016 – 2100 » prévient le WWF.
Selon l’association, les métropoles vont ainsi devoir doubler, voire tripler l’ambition de leurs objectifs fixés à horizon 2030 et engager des actions encore plus ambitieuses. Elles devront concentrer leurs efforts sur les secteurs les plus émetteurs en gaz à effet de serre dont celui des transports, qui représentent 29 % des émissions à l’échelle nationale.
Alors que la voiture représente encore une grosse part des émissions des grandes villes étudiées, le rapport cite plusieurs leviers à mettre en œuvre tels que le développement du vélo, des transports en commun ou des zones à faibles émissions.
Des moyens nécessaires
S’il appartient aux métropoles de définir leurs objectifs territoriaux en matière de transition énergétique, l’Etat a également un rôle à jouer sur toute la partie financement et réglementaire rappelle l’association.
« Il est urgent […] de lever les obstacles qui freinent une transition écologique ambitieuse des territoires. Les solutions et les exemples positifs existent : nous savons comment inciter les citoyens à se déplacer à vélo en et transports en commun, à manger bio et moins de viande, à rénover leur logement, à s’approvisionner en énergies renouvelables… Le vrai défi consiste maintenant à les généraliser. Pour y parvenir, il est maintenant indispensable que le gouvernement donne aux collectivités locales les moyens nécessaires » note Pascal Canfin, Directeur général du WWF France.
Crédits : WWF France