L’Europe prépare son avenir électrique avec l’AFIR
Adopté définitivement en juillet dernier par le Parlement européen et le Conseil de l’Union européenne, l’AFIR (Alternative Fuel Infrastructure Regulation) a été publié au Journal Officiel de l’Union européenne. Ce règlement encadre notamment le déploiement de stations de recharge pour véhicules électriques et visent également un objectif général de maillage du continent en bornes de recharge, en particulier sur les grands axes routiers du RTE-T (réseau transeuropéen de transport) pour les véhicules légers et lourds électriques. L’AFIR intègre également de nouvelles obligations concernant le déploiement de bornes de recharge, notamment s’agissant de la transparence du prix de la recharge et des moyens de paiement.
Une plus-value pour l’écosystème de la recharge pour véhicules électriques
L’AFIR fixe un objectif de déploiement de bornes de recharge proportionnel aux véhicules électriques présents sur le marché d’un point de vue à la fois quantitatif mais aussi qualitatif (notamment en termes de puissance). A cette fin, les Etats membres devront veiller à ce qu’une puissance de sortie totale d’au moins 1,3 kW soit fournie par des bornes de recharge ouvertes au public pour chaque véhicule électrique immatriculé sur leur territoire et une puissance de sortie totale d’au moins 0,80 kW par véhicule hybride rechargeable immatriculé sur le territoire.
Sur cet aspect, il est important de rappeler que la France répond d’ores et déjà, largement aux obligations du règlement européen de l’AFIR puisqu’à fin juillet 2023, on recensait un déploiement d’une puissance totale de plus de 3 500 000 kW (incluant les véhicules électriques et hybrides rechargeables) sur tout le territoire.
Entre 2025 et 2035, l’AFIR prévoit un déploiement progressif d’infrastructures de recharge destinées aux voitures et véhicules utilitaires légers le long du RTE-T central et global (principaux corridors de transport de l’Union européenne). Le texte prévoit que soient déployées tous les 60 km une station de recharge avec une puissance allant de 400 à 600 kW et un à deux points de recharge d’au moins 150 kW.
De même, un déploiement très progressif de stations de recharge pour les véhicules lourds s’effectuera entre 2025 et 2030. Ce déploiement se concentrera d’abord sur le RTE-T central avant de s’élargir progressivement au RTE-T global. Les stations de recharge iront de 1400 à 3600 kW de puissance cumulées dotées d’au moins un à deux points de recharge d’au moins 350 kW.
Ces dernières devront être déployées tous les 60 km le long du réseau central du RTE-T et tous les 100 km sur le réseau global plus vaste du RTE-T à partir de 2025, en vue d’une couverture complète du réseau d’ici 2030.
Une obligation de transparence sur les prix
Les exploitants des points de recharge mais aussi les opérateurs de mobilité (EMSP) devront fournir aux consommateurs des informations précises sur la disponibilité, le temps d’attente ou les prix dans les différentes stations. Ces prix devront, selon l’AFIR, être « raisonnables, transparents et non discriminatoires ».
Par ailleurs, s’agissant des dispositifs de paiement, le règlement prévoit que les nouveaux points de recharge qui seront déployés disposent d’au moins une des trois solutions de paiement suivantes : TPE, sans contact ou « des dispositifs utilisant une connexion internet et permettant des opérations de paiement sécurisées, tels que ceux générant un code QR spécifique« .
Pour les points de recharge de plus de 50 kW, seuls les TPE ou le sans contact seront obligatoires. A noter que d’ici 2027, cette mesure devra s’appliquer pour tous les points de charge de plus de 50 kW déjà existants déployés sur le réseau RTE-T ou sur une aire de stationnement privée « sûre et sécurisée ». Le règlement précise également que l’obligation peut être satisfaite s’il y a un de ces moyens de paiement qui dessert tous les points de charge au niveau d’une station.