Renault s’associe à Powervault pour donner une seconde vie aux batteries de ses véhicules électriques
Afin de donner une seconde vie aux batteries de ses véhicules électriques, Renault vient de s’allier à l’énergéticien britannique Powervault, spécialisé dans les systèmes de stockage domestique d’énergie. Proposée aux particuliers à un prix compétitif, cette technologie présente le double intérêt de rentabiliser la cellule tout en garantissant l’approvisionnement énergétique dépendant de sources renouvelables et donc intermittentes.
Qui dit véhicule électrique dit forcément batteries, et pour les constructeurs, défi technique. C’est en effet tout le cycle de vie d’une technologie qu’il faut penser, de la conception au recyclage. Tesla, Mercedes-Benz, Nissan… ils sont nombreux à s’être intéressés à la production de cellules neuves, mais que faire de batteries inaptes à la route mais encore capables de fournir quelques watt-heures ?
Plusieurs pistes techniques sont avancées, mais c’est surtout vers le stockage domestique d’énergie que les regards se tournent. Avec le développement des réseaux locaux alimentés par des sources renouvelables, se pose la question de la continuité de l’approvisionnement malgré l’intermittence de la production.
Cette attente de solutions de stockage d’énergie encourage les initiatives pour lesquelles constructeurs et énergéticiens unissent leurs intérêts. Du côté des constructeurs français, Renault s’implique par exemple dans plusieurs projets du genre au Royaume-Uni : lancement du programme E-Stor l’année dernière en lien avec Connected Energy, et dernièrement accord commercial avec Powervault.
Conclu ce lundi, le partenariat avec le fabricant britannique de solutions de stockage domestique d’énergie solaire vise à reconditionner des batteries ayant déjà servi dans des moteurs de véhicules électriques pour en faire des systèmes de récupération d’énergie. Ces unités peuvent accumuler une production renouvelable, mais aussi une électricité meilleur marché, car acquise en dehors des heures de pointe.
Test imminent pour un accord « gagnant-gagnant-gagnant »
Ce partenariat présente en outre l’intérêt de rentabiliser sur le long terme une technologie coûteuse. En effet, si les cellules ne sont garanties que pour une durée de 8 à 10 ans en circulation, elles disposent encore d’une capacité de fonctionnement domestique de 5 à 10 ans à l’issue de cette première utilisation selon les estimations de Renault.
Prolonger l’usage de ses batteries dans un cadre domestique permet au constructeur français d’améliorer son retour sur investissement. En donnant une seconde vie à des cellules reconditionnées pour l’occasion, Powervault parvient quant à lui à faire chuter de 30% le coût de ses unités de stockage d’énergie.
Les deux entreprises ne sont de plus pas les seules à y trouver leur compte. Pour Nicolas Schottey, directeur du programme Batteries et Infrastructures Véhicules Électriques de Renault, « c’est du gagnant-gagnant-gagnant : pour les propriétaires de véhicules électriques, pour les propriétaires de logement et pour la planète. ».
Pour s’assurer de la fiabilité du système et afin de recueillir l’avis des utilisateurs, un premier test sera lancé en juillet au Royaume-Uni sur un total de 50 unités. Seront concernés des clients équipés de panneaux solaires de l’opérateur M&S Energy, mais aussi des locataires de logement sociaux, ainsi que des écoles du Sud-Est du pays. Si l’expérience est concluante, la technologie sera mise sur le marché avec un enjeu important : rien qu’outre Manche, 842 000 foyers pourraient être intéressés.
Illustration : © Renault