Un guide de préconisation vient clarifier l’installation de points de charge dans les bâtiments neufs
Paru en juillet 2016, le décret sur le pré-équipement des immeubles neufs est aujourd’hui complété par un guide de préconisation rédigé par la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages. Ce dernier, à destination des maitres d’ouvrage, vient clarifier le dimensionnement de l’infrastructure de recharge et la détermination de la puissance de raccordement à réserver, en préconisant d’appliquer un coefficient de foisonnement.
Le décret 2016-968 du 13 juillet 2016, issu de la loi relative à la transition énergétique de 2015, rend obligatoire le pré-équipement des parcs de stationnement dans les bâtiments neufs. Afin de lever les problèmes d’interprétation possibles, un guide de préconisation pour l’installation des infrastructures de recharge vient d’être publié pour accompagner les maitres d’ouvrage dans leurs projets.
Pré-équiper les parkings pour limiter les coûts d’installation futurs
Pour rappel, le décret de juillet 2016 fixe des obligations de pré-équipement en fonction de la typologie du bâtiment et également selon la capacité du parc de stationnement concerné. La mise en place de fourreaux, de chemins de câble et de conduits lors de la construction vise alors à anticiper le besoin futur en points de charge. Cette mesure permet également de réduire les coûts, l’installation d’un point de charge prévu étant moins onéreuse si elle est prévue dès la construction du bâtiment.
Le décret précise également que l’alimentation doit être dimensionnée a minima pour permettre la recharge à 7,4 kW par point de charge pour les bâtiments d’habitation et à 22 kW pour les autres bâtiments, sauf s’ils sont alimentés en électricité d’origine renouvelable. Dans ce dernier cas, il est possible de dimensionner la puissance des points de charge jusqu’à 7,4 kW.
Rationnaliser le dimensionnement de l’alimentation
Le guide de préconisation apporte une nuance majeure dans l’interprétation du décret puisqu’il offre la possibilité d’appliquer un coefficient de foisonnement naturel pour le calcul de l’appel de puissance minimal. Cela permet ainsi de rationaliser le dimensionnement du point de raccordement du bâtiment au réseau électrique et donc d’optimiser les coûts d’installation.
L’appel de puissance n’est pas nécessairement égal au produit du nombre de points de charge par la puissance nominale réglementaire correspondant au type de bâtiment, et ce pour plusieurs raisons :
- Un véhicule électrique ne présente pas un appel de puissance à la puissance nominale tout au long de la charge
- La puissance nominale n’est pas nécessairement délivrée tout au long de la charge : le point de recharge doit simplement être en mesure de la délivrer à un moment donné
- Les appels de puissance varient selon les caractéristiques propres à chaque modèle automobile
- L’ensemble des véhicules branchés ne nécessite pas la même quantité d’énergie, en fonction de l’état de charge de la batterie.
La prise en compte de ces multiples paramètres permet ainsi d’appliquer un coefficient de foisonnement.
Selon le texte, et d’un point de vue pratique, ce coefficient de foisonnement converge vers 0,4 pour les grands parkings. Une formule simplifiée pour déterminer la puissance minimale est proposée, avec un minimum de 9 kVA pour les immeubles d’habitation et de 24 kVA pour les autres :
S’il le souhaite, le maitre d’ouvrage peut décider d’aller au-delà de la puissance minimale de raccordement recommandée.
Enfin, le pilotage intelligent de la recharge permet d’optimiser le dimensionnement technique grâce à l’écrêtement possible de la puissance maximale appelée et en priorisant certains points de charge. Rappelons que le décret du 13 janvier 2017 relatif aux infrastructures de recharge rend obligatoire la présence d’un dispositif « de mesure et de contrôle » pour les points de charge accessibles au public. Le pilotage est en effet un élément essentiel du déploiement efficace de l’électromobilité, même s’il doit encore être précisé législativement.