Un potentiel d’un million de voitures électriques en Europe dès 2020
Selon les estimations de l’ONG Transport & Environment, l’électrique pourrait représenter jusqu’à 7 % des ventes de véhicules neufs en Europe en 2020, soit un potentiel de plus d’un million de véhicules.
Dictée par la mise en place des nouvelles normes européennes en matière d’émissions de CO2, la montée en puissance de la voiture électrique est inéluctable. Selon un nouveau rapport publié par Transport & Environment, le nombre de voitures électriques vendues en Europe pourrait dépasser le million d’unités dès 2020. D’après les prévisions de l’association, la part de véhicules électriques dans le mix des ventes pourrait osciller de 3 à 7 % dès l’an prochain avant de passer entre 5 et 12 % en 2021.
Intensifier les efforts pour répondre aux exigences de Bruxelles
« Les constructeurs automobiles se préparent enfin à mettre sur le marché le grand nombre de voitures électriques » note T & E qui liste les efforts à réaliser par chaque groupe automobile pour tenir les objectifs imposés par Bruxelles : des émissions moyennes de CO2 inférieures à 95 g par kilomètre parcouru par l’ensemble des véhicules vendus.
Malgré son absence d’offre sur le segment du tout électrique, Toyota reste aujourd’hui le mieux placé pour atteindre les objectifs grâce à la démocratisation de sa technologie hybride qui représente désormais 56 % de ses ventes sur le vieux continent. Egalement bien placée, l’Alliance Renault-Nissan est récompensée pour son engagement précurseur avec la ZOE et la Leaf. Chez PSA, l’électrique devra représenter au moins 3 % des ventes dès l’an prochain grâce aux nouveaux modèles lancés cette année.
Plus loin de l’objectif, le groupe Volkswagen devra à la fois miser sur l’électrification de sa gamme thermique et la montée en puissance du tout électrique s’il souhaite éviter les sanctions.
Même si elles ont récemment accéléré leur offensive sur l’électrique, Honda, Ford et le duo coréen Hyundai-Kia devront aussi intensifier leurs efforts. Idem pour Volvo qui devra accélérer le déploiement de sa technologie hybride rechargeable sur l’ensemble de ses modèles. Selon T&E, le groupe Fiat-Chrysler ne sera probablement pas en mesure d’atteindre ses objectifs. Le groupe devrait toutefois parvenir à limiter la casse en rachetant les quotas électriques de l’américain Tesla.
« Grâce à la loi européenne sur le CO2 des voitures, [les constructeurs] se préparent enfin à commencer à vendre les voitures plus économes en carburant et électriques que le climat exige. Cela signifie que nous allons voir des véhicules électriques de bonne qualité et abordables dans un an ou deux, pas dix. C’est une excellente nouvelle pour les consommateurs qui économiseront beaucoup d’argent à la pompe » a déclaré Julia Poliscanova, directrice des véhicules propres chez Transport & Environment.
Les SUV pointés du doigt
Au-delà des ventes de voitures électriques, l’association examine également les causes liées à l’augmentation des émissions moyennes de CO2 des voitures neuves vendues au cours des dernières années. Si le déclin du diesel explique une infime partie de ce résultat, c’est aussi et surtout le développement du SUV et la montée en puissance des motorisations qui en sont les principaux responsables.
Selon T & E, le boom des ventes de SUV a entrainé une augmentation des émissions moyenne de 2,6 g/km depuis 2013, soit dix fois plus que les 0,25 g/km imputables à la baisse du marché des véhicules diesel. Alors qu’il ne représentait que 9 % des ventes en 2009, le segment du SUV est passé à 36 % en 2018. En 2021, il devrait représenter près de 40 % des véhicules neufs vendus sur le sol européen.
Pour accompagner cette transition, T&E appelle les gouvernements à mieux encadrer le développement des alternatives au thermique.
« Au-delà de la réglementation sur les émissions de CO2, les gouvernements doivent se concentrer sur l’accélération du passage à des voitures plus propres. Leur objectif devrait maintenant être d’électrifier rapidement les flottes de voitures et de taxis avec des régimes fiscaux qui récompensent l’achat voitures zéro émission et pénalisent les véhicules les plus émetteurs » a souligné Julia Poliscanova qui rappelle que le transport reste l’un des plus gros problèmes climatiques en Europe, représentant aujourd’hui plus du quart (27%) des émissions totales de gaz à effet de serre.
Illustrations : Transport & Environment / Daimler