Une tournée des festivals musicaux de l’été pour « démystifier le véhicule électrique »
Faire des festivals de musique de l’été des lieux d’échanges autour de la mobilité électrique : tel est l’objectif de l’association e-ROADTRIP qui organise cette année le premier Summer EV Music Tour, avec 4 000 km de route et 7 festivals pour électriser un large public dans un esprit résolument positif. Vincent Cherrier, initiateur du projet, a accepté de dévoiler en exclusivité pour l’Avere-France les coulisses de son pari.
Avec le Summer EV Music Tour, vous allez parcourir 4 000 km en véhicule électrique pendant l’été. Comment avez-vous eu l’idée de monter un tel projet ? Comment cela va-t-il se passer ?
Amateur de musique et de festivals d’été, j’ai eu l’occasion de rencontrer de véritables passionnés qui partaient pour plusieurs semaines à bord de leur véhicule faire une tournée des grands événements musicaux de toute l’Europe. Pour moi, le parallèle était tout établi, et je me suis dit que j’allais pouvoir mélanger la musique, la mobilité électrique et l’idée du road trip musical. Je me suis aperçu que ceux qui sont en train d’installer, de développer des réseaux de bornes de recharge, de les déployer avaient une vraie mission pédagogique. Notre rôle, c’est d’indiquer aussi comment favoriser l’accès à ces bornes (il faut pouvoir se connecter dessus, payer le cas échéant…). J’ai donc voulu organiser un circuit de 4 000 km qui fera étape dans 7 festivals de musique dans toute la France, et nous utiliserons pour l’occasion un van électrique spécialement aménagé par Nissan. Il s’agira ici d’une performance kilométrique et cela doit permettre de mettre en avant les aspects précédemment évoqués.
Je ne suis pas parti seul dans cette aventure : Florian Hilaire, a rejoint mon association e-ROADTRIP et le projet. Lui aussi souhaite que l’écosystème du véhicule électrique se développe. De son côté, il regrettait le manque d’actualité sur le véhicule électrique en été : pour nous, il était possible de combler cette zone blanche par un événement plutôt fun et nous avons alors décidé de nous mettre en ordre de marche.
En ciblant les festivals de musique de l’été, pensez-vous pouvoir toucher un public large ?
Oui, puisque la musique est universelle et fédératrice : n’importe qui en écoute, peu importe son métier, peu importe d’où il vient. Les milieux sociaux représentés sont très différents, et les lieux où nous nous arrêterons le weekend tout comme la saison estivale sont aussi propices à l’échange. En ce qui nous concerne, nous proposerons un service qui va amener les gens à venir nous voir : nous avons réussi à négocier le prêt de bornes de recharge pour appareils mobiles. La société HELIOSIS est partenaire d’e-ROADTRIP dans ce sens.
En accord avec les organisateurs des festivals, nous pourrons proposer aux festivaliers de venir sur notre stand parler de mobilité électrique, mais aussi voir notre van. À l’occasion du SEVMT, e-ROADTRIP arpentera les routes avec un e-NV200 aménagé en CamperVan zero-emission par Nissan West Europe.
Mobiliser l’aspect social du festival au profit du véhicule électrique, est-ce là votre intention ?
C’est comme cela qu’il faut le comprendre, en effet. Nous souhaitions démystifier le véhicule électrique, qui a toujours une connotation un peu « geek » : il faut avoir des connaissances de base pour comprendre où et comment se recharger. Je me souviens que la première fois qu’on m’a présenté le fonctionnement d’un tel engin, je me suis dit que c’était compliqué ! Mais j’ai vite compris qu’il était facile de le vulgariser, et c’est cette philosophie que l’on souhaite valoriser dans notre projet. L’objectif est de positionner le véhicule électrique comme quelque chose d’ordinaire, et pour cause : il couvre tous les besoins, entre autres celui lié à l’usage touristique.
Associer l’électromobilité à des événements festifs, est-ce la clé pour faire évoluer les mentalités autour du véhicule propre ?
Clairement, on le voit sur les événements auxquels je participe, par exemple dans le Sud-Ouest à Toulouse où je suis basé : les gens nous interpellent pour discuter et c’est toujours avec plaisir que je leur propose de monter. Il y a un aspect ludique et fun : on s’entend parler, il n’y a pas de bruit, c’est convivial. Il suffirait qu’une ville moyenne ne compte plus que des véhicules électriques pour que le silence y fasse son retour. Rassembler des gens autour de la musique pour parler de quelque chose de silencieux, cela a un côté amusant, mais l’idée est que l’ambiance puisse être propice à la découverte. On espère bien que le buzz va se créer sur quelque chose de dynamique et de joyeux.
Comment les organisateurs des festivals ont-il accueilli votre initiative ?
Sur les sept dates où nous serons présents, les encouragements sont très nombreux. Par exemple le festival « Terres du Son », qui se déroulera à Tours du 7 au 9 juillet, a mis au cœur de son initiative et comme tous les ans l’écologie au cœur de son intention. Cette année, les organisateurs garantissent pour la première fois l’autonomie énergétique de son carré VIP grâce à la production d’énergie solaire et la création d’un éco-village le temps de l’événement. Pour nous, c’est l’occasion de nous impliquer directement en assurant le transfert des artistes de leur point de chute en ville jusqu’au site du festival grâce à six véhicules dont quatre prêtés par la concession Nissan de Tours. Nous mettrons également à disposition des artistes des instruments de musique dans les véhicules afin qu’ils puissant laisser libre cours à leur imagination pendant les trajets, et nous filmerons tout cela grâce à des caméras prêtées par Tectectec France de manière à pouvoir le relayer sur les réseaux sociaux.
Comment la filière s’est-elle associée à l’opération ?
Fidèle à sa réputation de constructeur innovant, il a été assez simple d’associer Nissan à ce projet et de les challenger sur une transformation à destination d’un nouveau public à séduire.
L’ADN de ce premier événement contribuera à positionner là aussi le véhicule électrique non plus comme curiosité technologique mais comme un véhicule tout ce qu’il y a de plus ordinaire, permettant les mêmes choses que n’importe quel autre véhicule.
Nous avons reçu beaucoup d’encouragements et de soutien depuis l’annonce de la création de notre association. Easytrip, qui propose la solution KiWhi Pass nous sponsorise et rend donc cet événement viable tant sur le plan logistique que financier. Par ailleurs, il était évident pour nous de voyager avec notre badge KiWhi Pass. En effet, vu notre trajet, c’est aujourd’hui la seule solution déjà déployée et surtout fonctionnelle qui nous permettra de respecter notre itinéraire !
Quels sont vos futurs projets ?
Devenir propriétaire de notre propre véhicule ! Nous songeons actuellement à lancer une campagne de levée de fonds participative qui pourra nous aider à financer l’achat d’un van. Les technologies avançant, peut-être aurons-nous la chance d’avoir 200, 300 voire 400 km d’autonomie…
Nous réfléchissons aussi une nouvelle édition dès l’année prochaine, et nous espérons qu’elle sera européenne : nous irons au Royaume-Uni, en Allemagne, et nous terminerons par le Boom, un festival mythique au Portugal. Nous avons dans les cartons un autre événement que nous proposerons cet hiver : le Winter EV Ride Tour qui permettrait de promouvoir l’électromobilité à la montagne. Ces espaces sont encore peu pourvus en infrastructure de recharge mais ces zones touristiques sont à fort potentiel pour une clientèle roulant en véhicule électrique. Nous sommes convaincus que le véhicule électrique répond à tous les besoins des conducteurs, et ce en toutes saisons et pour tous les usages.
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