Voiture électrique : l’Europe va allouer des crédits carbone aux constructeurs
Si elle ne prévoit pas de quotas comme en Californie ou en Chine, l’Europe compte accompagner le développement de l’électrique grâce à un mécanisme de crédits carbone. Les sommes allouées aux constructeurs seront fonction de la proportion de véhicules à faibles émissions vendus.
Pour Miguel Arias Canete, commissaire européen au climat, ce système de crédits permettrait « une approche plus souple, représentant une incitation permanente à innover ».
Attendue le 8 novembre prochain, la proposition doit également fixer de nouvelles normes liées aux émissions de CO2 au-delà de 2020. Objectif : réduire de 40 % les émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. A cet horizon, la Commission européenne souhaite imposer aux véhicules de tourisme une réduction de CO2 de 25 à 35 % et de 30 à 40 % pour les véhicules utilitaires légers. Un objectif qui va bien au-delà des 20 % que tentent de négocier les constructeurs.
800 millions d’euros pour l’infrastructureConsciente que l’infrastructure reste l’un des principaux leviers pour développer le marché, l’Europe compte débloquer 800 millions d’euros. Que ce soit à l’échelle nationale, régionale ou locale, ces nouveaux fonds devraient notamment permettre de financer cette nouvelle génération de bornes dites « ultra-rapides ». Fonctionnant sur des plages allant de 150 à 350 kW, celles-ci sont 3 à 7 fois plus puissantes que les bornes 50 kW aujourd’hui majoritairement déployées.
200 millions d’euros pour les batteriesDans le domaine des batteries, la Commission Européenne souhaite également débloquer 200 millions d’euros entre 2018 et 2020. Une somme qui pourrait notamment servir à financer le futur « Airbus de la batterie ». Réunis ce mercredi 11 octobre à Bruxelles, ministres et représentants de la filière ont pu discuter de cette future « task force » européenne destinée à contrer la montée en puissance des fournisseurs asiatiques. « Nous allons joindre nos efforts pour élaborer un plan stratégique au début de l’année prochaine » a indiqué Maros Sefcovic, vice-président de l’exécutif européen chargé de l’Union de l’Énergie, annonçant la publication d’une première feuille de route pour février 2018.
Interrogé sur cette future alliance européenne, Carlos Ghosn s’est dit intéressé par le projet. « Ceci dit, il faut que la batterie ne soit pas seulement européenne, il faut qu’elle soit européenne et compétitive pour que les différents constructeurs puissent l’acheter » a averti le patron de l’Alliance Renault Nissan.
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